Chaque mercredi, Anne Cazaubon parle des enfants et cette fois-ci, elle conseille aux parents de leur faire prendre l'air pour une petite "digital detox".
Comme chaque mercredi, Anne, vous nous parlez des petits…
Des petits qui feraient bien de prendre l’air puisque selon l’institut de veille sanitaire, 4 enfants sur 10 ne jouent jamais dehors pendant la semaine. Alors aujourd’hui, c’est mercredi, la météo s’annonce clémente pour les prochains jours, il va falloir sérieusement penser à exfiltrer les plus jeunes ou à subtiliser le chargeur ou la batterie de leurs tablettes ! Oui, les enfants passent de plus en plus de temps à interagir avec des écrans plutôt qu’avec d’autres. Quant à leurs agendas, ils sont surchargés, et quand ils pratiquent une activité, elle est encadrée…
Je vous propose d’aller faire un tour à pieds, ou à roulettes, histoire d’aller prendre l’air, d’aller voir là-bas si on y est, autour de l’étang, derrière le gros chêne, d’aller goûter la mer, ou juste marcher pieds nus dans l’herbe. Alors forcément, la situation géographique entre en jeu. Grandir dans les Cévennes ou dans le Jura incite davantage à s’éveiller à la nature, aux rivières, aux forêts que de grandir en agglomération parisienne (où les enfants ne sont que 30% à jouer régulièrement dehors). Oui, avant de faire un câlin aux arbres plantés dans le bitume sur une grosse avenue polluée et bruyante, on va d’abord slalomer entre quelques crottes de caniches abricot, quelques encombrants et objets dangereux déposés là sur le trottoir, un ou deux chewing-gums qui fondent au soleil et qui restent collés aux sandales de votre fille et une quinzaine de mégots qu’elle se fera une joie de ramasser.
Pourquoi est-ce que les enfants sortent moins jouer dehors ?
C’est vrai ça : pourquoi est-il devenu rare de voir des enfants s’amuser à escalader un arbre, à construire une cabane ou à dévaler une colline en roulant sur eux-même ? La faute à qui ? À nous, les adultes, qui avons construit des aires de jeux hyper sécurisées, et supprimé tout ce qui pouvait se montrer risqué. C’est en tout cas ce que nous dit Angela Hanscom, l’auteur d’un livre passionnant sur le sujet Dehors les enfants ! publié chez Lattes dont le sous-titre en dit long : réapprendre aux enfants à jouer dehors et à oublier les tablettes.
Elle y explique l’immense apport thérapeutique du jeu dehors, mais attention, pas du jeu cadré, du jeu libre. Oui, ici, on parle de jouer à la marchande avec des bouquets de feuilles, de cuisiner des graviers pendant tout l’après-midi, on parle de construire un bateau-pirate dans le sable, ou de s’improviser cow-boy, en embuscade derrière un prunier, avec pour seule arme un bout de bois.
Angela Hascom nous rappelle que nous ne sommes pas obligés d’organiser l’activité des enfants pendant les récréations ou à la maison. Que l’adulte peut se mettre en retrait et accorder à son enfant du temps de jeu libre. Qu’il n’est pas obligé de superviser les opérations. En revanche, et c’est là qu’il est attendu, l’amener régulièrement à marcher pieds nus dans l’herbe, à développer tous ses sens dehors, à écouter et reconnaître les oiseaux (peut-être à l’aide d’un livre). À faire un tour dans une ferme qui propose de venir cueillir soi-même les fruits et légumes de saisons, à entrer en contact avec des animaux ou peut-être (c’est le temps d’organiser ses vacances) de passer quelques jours dans un parc régional ou national, histoire de remettre à l’heure les pendules internes de chacun !
Chaque jour, avec elle, on termine l’émission avec une leçon de développement personnel…et le mercredi Anne, vous nous parlez des petits…