Face aux taux d'intérêts négatifs, les pays du nord accusent la BCE de comploter pour prendre leur épargne afin de la redistribuer aux pays du Sud.
Crise ouverte à la Banque Centrale Européenne, les Pays du Nord ne supportent plus la politique de taux négatifs menée par la BCE.
Pour manifester son mécontentement, Sabine LautenSchlager (représentante de l'Allemagne à la Banque Centrale Européenne) vient de démissionner.
En Allemagne, le sujet hérisse la population qui a l'impression que l'on marche sur la tête.
Avec les taux négatifs, on pénalise l'épargnant (qui se retrouve taxé) et on favorise ceux qui s'endettent.
En clair : "Épargner c'est mal, s'endetter c'est bien". Tout le contraire de la mentalité allemande !
Beaucoup y voient d'ailleurs un complot des pays du sud de l'Europe puisque le président de la Banque Centrale Européenne est un italien. Mario Draghi est caricaturé en Dracula dans la presse populaire, comme le "suceur de l'épargne" des Allemands. Il est considéré comme étant à l’origine d’un complot pour prendre l'épargne des pays du Nord et le redistribuer aux pays du Sud.
Il faut reconnaître qu'il y a un peu de ça. L'objectif de cette politique de taux négatifs est bien de faire repartir l'économie en favorisant ceux qui veulent emprunter plutôt que ceux qui veulent épargner.
Où se situe la France dans ce débat ? Sommes-nous du côté des pays latins et endettés ?
C'est très surprenant mais le gouverneur de la Banque de France s'est rangé du côté des pays nordiques car cette politique de taux négatifs fragilise nos banques. Dans les banques, il y a beaucoup d'argent, il y a l'épargne des Français. Or, l'argent est taxé avec les taux négatifs.
En tous les cas, c'est une vraie crise ouverte au sein de la Banque Centrale Européenne. Les Pays-Bas et l'Autriche sont également vent debout contre les taux négatifs.
C’est donc un vrai défi pour Christine Lagarde qui va prendre la présidence de la BCE dans un mois. Ça risque de faire des étincelles car elle s'est déjà clairement prononcée en faveur de ces taux négatifs.
Le risque, si la crise persiste, c'est que se pose à nouveau la question de la pérennité de l'Euro.
Peut-on avoir la même monnaie avec des pays du nord qui aiment épargner et des pays du sud qui aiment s'endetter ?