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SAISON 2017 - 2018

Chaque jour, Axel de Tarlé fait un point sur l'économie.

La France se serait-elle convertie à l'orthodoxie budgétaire ? Le Financial Times compare Gérald Darmanin à un Ministre des Finances allemands !

"Le bon déficit, c'est zéro." Déclaration de Gérald Darmanin dans le Financial Times. Le Financial Times qui effectivement compare notre ministre des comptes publics à Wolfgang Schauble, l'ancien ministre des finances allemands, "qui ne jurait que par la discipline budgétaire". Il est loin, le temps, où l'on expliquait que la règle des 3 % de déficit était une règle stupide, et qu'il fallait  s'en affranchir. Il faut dire qu'à force de s'en affranchir, la France se retrouve en déficit budgétaire depuis 1974 !

Avec deux conséquences fatales sur le plan économique tout d'abord : la dette du pays est ainsi passée de 20 % du PIB à 96 % aujourd'hui, ce qui fait de la France l'un des pays les plus endettés d'Europe.

Conséquence politique ensuite : tous ces déficits ont ruiné la réputation de la France qui n'apparait plus comme un partenaire crédible, notamment aux yeux des Allemands.  

Donc, stop. Terminé tout le discours, expliquant pourquoi il est stupide de respecter les règles de bonnes gestion. D'autant que Les Français, eux aussi, se sont convertis à l'orthodoxie budgétaire. Selon, un sondage Elabe, publié la semaine dernière dans les Echos : 80 % des Français jugent urgent de réduire la dette publique.

Reste à savoir comment faire ?  Où couper dans la dépense publique ?

Bah voilà ! D'abord c'est vrai pour remettre les comptes d'aplomb il y a deux solutions :
-  on augmente les impôts, solution choisie par 6 % de Français.

-  on baisse la dépense. Solution choisie par 84 % des Français.

Mais, où baisser la dépense publique ? C'est là que ça se complique, car tout est prioritaire. La Santé est prioritaire pour 66 % des Français. De même : Pas touche également à l'emploi, l'éducation, la sécurité, le logement. A la limite, la politique la moins soutenue c'est tout ce qui est prestation sociale.

C'est d'ailleurs, effectivement, dans ce domaine que le gouvernement pourrait agir, en simplifiant certaines aides. Exemple : calculer les APL sur la base - non plus des revenus d'il y a deux ans - mais sur la base de l'année en cours, ça permet d'économiser un milliard d'euros.

Mais, bon, attention, le terrain est miné. On a vu comment l'opinion publique s'est enflammée, quand on a réduit de 5 euros ces mêmes APL. On souhaite donc bien du courage à Gerald Darmanin, pour mettre en musique, cette fameuse baisse de la dépense publique.