Chaque jour, Axel de Tarlé fait un point sur l'économie.
D'abord, l'immobilier reste bien une passion. Il y a ce petit sondage amusant réalisé pour les agences Guy Hoquet. Les 2/3 des Français consultent et regardent les annonces immobilières alors même qu'ils n'ont aucun projet d'achat. On regarde les offres pour se tenir au courant des prix, par curiosité ou pour se projeter voire, comment vivent les autres.
Et pourtant, vous nous dites que la propriété favoriserait le chômage ?
Etude étonnante de l'Insee. 10 points de propriétaires en plus, c'est 0,6 % de chômage en plus !
Pourquoi ?
Ça s'explique très bien. On est moins mobile quand on est propriétaire. Vous avez le cas typique du drame de l'usine qui ferme dans la Creuse. Si vous êtes propriétaire et que vous devez déménager. Cela veut dire, d'abord - vendre son logement et ce au pire moment en pleine crise économique au moment ou tout le monde vend. Cela veut dire, accepter l'idée de vendre sa maison à perte.
Et puis l'Insee avance une autre explication. Les territoires où tout le monde est propriétaires sont figés. Les jeunes ont du mal à s'y faire une place. Et donc, ce sont des territoires - économiquement - peu dynamiques. Voilà pourquoi : plus il y a de propriétaire, plus le chômage est élevé. De fait, regardez en Allemagne, il y a moins de propriétaire. Seuls 44 % des Allemands sont propriétaires, contre 58 % chez nous. C'est un peu absurde. Si, on reprend le calcul de l'Insee, en faisant une règle de trois. Cela veut dire que si on avait en France, la même proportion de propriétaires qu'en Allemagne, le chômage serait non pas à 8,9 %, mais à 8,1 %.
Mais, alors, vous êtes en train de dire qu'il faut, tous, devenir locataire ?
Non, mais disons qu'à l'inverse, on ne voit pas l'intérêt d'avoir une France de propriétaires. Souvenez-vous, c'était le slogan de Nicolas Sarkozy. Alors, on sait très bien pourquoi les Français veulent acheter. L'idée, c'est d'avoir un toit pour ses vieux jours. La peur de ne rien avoir à la retraite fait que l'immobilier est devenue une épargne-retraite. Ce qui n'est pas forcément le meilleur choix. D'où la nécessité de reformer notre système de retraite pour ré-insuffler de la confiance et de la mobilité professionnelle !