Chaque matin, Axel de Tarlé décrypte l'une des actualités économiques marquantes du jour.
Les investisseurs étrangers aiment venir en France, mais pas la main d’œuvre. Ce qui pose problème.
On a beaucoup dit que la France était devenue très attractive pour les entreprises, les décideurs. Notre pays a la cote auprès des investisseurs étrangers. On est dans le top 5 mondial. Sauf que, si on pose la même question aux salariés, aux travailleurs, la réponse est toute différente. Nous sommes nettement moins bien classés. La banque HSBC a interrogé 18.000 salariés expatriés dans le monde. En leur demandant dans quel pays souhaiteriez-vous travailler ? La France ne pointe qu'à la 17ème place sur 33, loin derrière la Suisse, numéro 1, le Canada, l'Espagne et l'Allemagne.
Pourquoi notre pays n'attire-t-il pas les travailleurs étrangers ? Qu'est-ce qu'on nous reproche ?
Des choses qu'on entend souvent. D'abord en France, on n'est pas spécialement bien payés. Alors attention, le coût du travail est élevé, le salaire super-brut est élevé, mais une fois que vous avez retiré les cotisations patronales et salariales, on déchante. Deuxième reproche, le monde du travail est un peu sclérosé : si on est jeune et qu'on en veut, c'est difficile de monter rapidement dans la hiérarchie. Que ce soit pour votre carrière professionnelle ou pour vos finances, la France est jugée en dessous de la moyenne.
Plus surprenant, pour le style de vie là aussi, la France est jugée peu attractive. Alors qu'on est persuadé d'être le pays du bien vivre. En France, le logement est cher et les transports sont saturés avec des embouteillages, des métros bondés…Le seul point positif, où la France est jugée pays le plus attractif au monde, c'est la vie culturelle. Mais bon, les expatriés ne viennent pas en France, pour aller au musée !
Donc le classement de la France n'est pas top. Et quand on y pense, c'est exactement la critique des "gilets jaunes", qui ont dénoncé la hausse du prix de l'essence et un pouvoir d'achat qui stagne. Comme si, après avoir fait beaucoup pour améliorer l'attractivité de la France pour les entreprises, on avait un peu oublié les salariés.