Faut-il interdire ces associations françaises pro-palestiniennes ?

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Tous les matins, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son “Voyage en absurdie”, du lundi au jeudi.

Les attaques terroristes du Hamas sur Israël ont donné lieu à des déferlantes de condamnations, mais aussi à des justifications et à des manifestations de joie. Parmi celles-ci, une a attiré l’attention. Elle émane d’un collectif baptisé"Palestine Vaincra", qui était déjà dans le collimateur du ministère de l’Intérieur.. 

Un collectif français né à Toulouse en 2019 qui a publié samedi sur son site Internet un communiqué exultant des exactions du Hamas:"Cette attaque surprise a provoqué une vague de fierté et de solidarité dans toute la Palestine occupée, mais aussi dans le monde entier. Ces scènes de liesses soulignent que le peuple palestinien réaffirme son rejet clair de la colonisation et de l’occupation". 

Pourquoi ce communiqué a-t-il particulièrement attiré l’attention ?  

Les autorités françaises, notamment le ministère de l’Intérieur, s’étaient déjà alarmés en 2022 des discours violents du groupe. Appels à au boycott et à l’anéantissement d’Israël, état" colonial et raciste" par tous les moyens" y compris armés". Proximité avec le FPLP (Front populaire de libération de la Palestine), Une organisation sur la liste officielle des organisations terroristes des États-Unis, de l'Union européenne. Le collectif compte parmi ses membres d’honneur Leila Khaled, fondatrice du FPLP. Et le terroriste Georges Ibrahim Abdallah (condamné à perpétuité en France pour complicité d’assassinats de diplomates) 

Le ministère de l’Intérieur avait tenté de dissoudre le Collectif Palestine Vaincra 

Le ministère de l’Intérieur avait publié, le  9 mars 2022, un décret de dissolution du collectif, estimant qu’il dépassait de très loin le cadre de la liberté d’expression dans sa détestation de l’État d’Israël, qu’il appelle à" détruire pour construire une Palestine de la mer au Jourdain". Les équipes de Gérald Darmanin avaient listé" les appels à la haine, à la violence, la provocation à des actes terroristes". Le collectif était accusé de" cultiver le sentiment d’oppression des peuples musulmans dans l’objectif de diffuser l’idée d’une islamophobie à l’échelle internationale", "sous couvert de défendre la cause palestinienne". 

Mais il est encore là... 

Le Conseil d’État a estimé, en référé, que les griefs n’étaient pas suffisants.  Il a suspendu le décret. "les débats n’ont pas établi que les prises de position du Comité Action Palestine, bien que radicales voire virulentes sur le conflit israélo-palestinien, constitueraient des incitations à la haine et la violence pouvant justifier une mesure de dissolution". Mieux (ou pire), l’Etat a été condamné à verser 3.000 euros au collectif...  

Le conseil d’État va sans doute devoir y revenir... 

Le dossier doit, selon le quotidien le Parisien, revenir devant le Conseil d’État qui doit prochainement se prononcer sur l’annulation du décret. Il serait sans doute bien inspiré de regarder le dossier de plus près. Parce qu’en plus des communiqués du week-end, le collectif a continué son œuvre, et compte organiser, à la fin de ce mois, à Toulouse, des manifestations antisionistes faisant la part belle aux terroristes du FPLP, et à divers leaders palestiniens qui seront là par zoom, car ils sont interdits de séjour en Europe. IL va être difficile, cette fois, pour le Conseil d’Etat de feindre de n’avoir rien vu. 

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