Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.
L’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), a publié hier lundi son bilan annuel des infractions routières. Un document suivi, parce qu’il oriente les choix des mesures de sécurité routière prises. La délinquance routière change de visage.
Il y a beaucoup de choses à lire dans ce rapport extrêmement fouillé. Il y a un fait saillant qui m’a particulièrement frappé. Pour la première fois, le nombre de délits liés aux stupéfiants sur la route est supérieur à ceux liés à l’alcool. L’an passé, près de 127 000 conducteurs ont été verbalisés pour conduite sous l’emprise de stupéfiants, c’est 8 % de plus sur un an. Dans le même temps, les délits d’alcoolémie, c’est à dire avec un taux supérieur à 0.8g par litre on nettement baissé. Ils ont même chuté d’un tiers depuis 2010.
Qu’est-ce qu’il faut en déduire ?
Que la lutte contre l’alcool au volant paie. Et qu’il faut faire la même chose contre la drogue. Les contrôles anti-stupéfiants sur la route sont, selon le rapport, de plus en plus simples tant pour le prélèvement que pour l’analyse. Ils doivent être intensifiés encore plus, même s’il y en a eu 25% de plus en 2023.
La réalité de la conduite sous l’emprise de drogues est sans doute plus inquiétante que ce que les chiffres laissent apparaître.
Il y a huit fois plus de conducteurs qui soufflent dans le ballon que de conducteurs testés pour des usages de drogues. Ca n’est réellement obligatoires qu’en cas d’accident corporel ou mortel. Et pourtant : il y a eu en 2023 604 homicides ou cas de blessures involontaires sur la route aggravés par l’usage de stupéfiants. 18 % de plus qu’en 2022.
Ce que l’on note, globalement, c’est que les conducteurs respectent globalement mieux les règles du code de la route “ dur”. Mais qu’ils ont des problèmes de comportement.
5.7 millions de délits et contraventions au code de la route ont été relevés en 2023 par la police et la gendarmerie une baisse de 4 % par rapport à 2022 . C’est bien.
Mais il y a des catégories d’infractions qui explosent. Les conduites sans assurance. Elles ont augmenté de près de 400% depuis 2017, notamment chez les étudiants. Il y a une question de coût qui exige une réponse publique. Les conduites sans permis, même chose, dans de moindres proportions.
Et puis les rodéos urbains. Le nombre d’infractions monte en flèche, 84% de plus entre 2022 et 2023 : 3 761 délits recensés. Ca dit deux chose : l’amplification du phénomène, mais aussi le travail de répression des forces de l’ordre
Ça vaut le coup de ne pas relâcher les efforts. La sécurité routière s’améliore.
Des voitures plus fiables, bien sûr, des infrastructures qui sont aussi mieux conçues. Mais pas seulement. Les contrôles et la politique publique de sécurité routière marchent. 3 167 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en 2023. Le chiffre a été divisé par 3 depuis 1992 et par 5 depuis 1970.