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Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.

Un Pass Rail pour les jeunes, pour voyager tout l'été en train, ça avait tout de la bonne idée. Succès mitigé.

Le dispositif a été lancé le 5 juin dernier, par le Gouvernement. Pour 49 euros, les jeunes jusqu'à 27 ans avaient un accès illimité pendant un mois d’été aux trains régionaux, les TER, et aux trains Intercités. Une aide aux vacances sympa... Financée à 80% par l’Etat, 20% par les régions. Budget estimé 15 millions d’euros//

Mais le Pass rail n’a, comme on dit, n'a pas trouvé son public. Le Gouvernement pensait en écouler 700 000... Un peu moins de 230 000 ont finalement été vendus.

Un échec ?

Selon la formule consacrée, on ne peut pas dire que c’est un échec, c’est simplement que ça n’a pas marché. Le Gouvernement préfère voir le verre à moitié plein : ça a permis 1,9 million de voyages pour les jeunes français, pour lui, c'est déjà bien. Bon.

 On a beaucoup comparé ce Pass rail au dispositif allemand, le Deutschlandticket, qui, lui est ouvert à tous. Lui non plus n'a pas atteint ses objectifs pour sa deuxième année d'existence.  11 millions de vendus, alors que le gouvernement tablait sur 16.

Alors, pourquoi il n’a pas marché, ce Pass Rail ?

Peut-être à cause de l’offre.  Elle est imitée aux TER et aux trains Intercité, pour lesquels des régions et l’Etat sont autorités organisatrices de transport. Les TGV inoui et Ouigo, les Eurostar et les Thalys - gérés par la SNCF et ses filiales - sont exclus. Les TGV, ça reste l’élément structurant pour les voyages longue distance. Ce sont aussi les trains les plus coûteux, c’est un frein pour les jeunes. Si on ne peut pas les prendre avec le Pass Rail, forcément, ça en limite l’intérêt. Mais l’Etat a choisi de travailler sans l’opérateur national pour élaborer son offre. Il risquait de de rater sa cible. C’est ce qui s’est passé.

Et puis, il y a eu des ratés dans la communication.

La mise en place a été difficile, certaines régions ont d’abord refusé de participer au Pass Rail, ça a brouillé le message. Comme d’ailleurs, le fait que certaines ont continué à proposer des offres concurrentes pour les jeunes, comme les billets à 1 euro sur le réseau régional en Occitanie ou dans les Hauts-de-France. Ca a amoindri l’intérêt du Pass rail. Et puis, un autre point, souligné par les professionnels du voyage, l’offre n’a pas été bien vendue sur les réseaux sociaux, sur les canaux utilisés par la jeunesse. Oui, c’est un métier. Résultat ... Elle est passée un peu inaperçue.

Il sera sans doute possible de faire mieux l’an prochain

Si l’offre est reconduite. Mais la question, c’est plutôt : est-ce à l’Etat de jouer les agences de voyage, comme d’ailleurs de financer la reprisage des vêtements ou la réparation de l’électroménager  ? Est-ce qu’on n’a pas d’autres priorités quand on a 3000 milliards de dettes, surtout si c’est pour faire médiocrement ce que d’autres feraient mieux ? Après tout, on a une entreprise nationale publique dont c’est le métier d’organiser des voyages en train. Il aurait peut être été plus simple de lui passer une commande et de la laisser faire.