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Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.

Finies les paillettes. L’Union européenne a décidé de les interdire. La mesure est entrée en vigueur le 17 octobre 2023 pour les paillettes dites “libres”, celles qui sont vendues dans des petits pots, pour les travaux manuels ou pour le bricolage. Ce n’était qu’un début. Petit à petit, toutes les paillettes vont disparaître.

Emmanuel Ducros a découvert hier l’ampleur de l’interdiction dans un article du Monde. Il évoquait le désarroi du monde du spectacle et de la fête, qui va devoir apprendre à se passer du scintillement des particules de plastique aluminisé. Cela a jeté le trouble dans son propre foyer, qui compte une grande utilisatrice de paillettes. Réaction recueillie à chaud.

L’investigation, la vraie, pour montrer la consternation d’un monde sans paillettes.

Cette interdiction répond à une vraie pollution, la pollution aux microplastiques.

Nous, appelons ça des paillettes, Mais selon la définition de la Commission européenne, ce sont des particules de polymères synthétiques de moins de 5 mm insolubles ajoutées intentionnellement aux produits. Leur vocation, s’est de s’échapper. Elles s’infiltrent partout, tous les parents le savent, moi la première. Et si ce n’est pas très grave dans les lattes du parquet, ça l’est pour l’eau, les milieux naturels, où ces petits bouts de plastique de déchirent sans se dégrader pour autant. On en trouve partout, dans les poissons, et fatalement, dans nos organismes. L’Europe veut réduire la pollution des microplastiques de 30 % d’ici à 2030. J’ai expliqué ça à la fan de paillettes, elle a compris que c’était un problème, même si le coup reste dur.

Ça ne concerne pas que les paillettes de fête.

Non, des familles entières de produits qui contiennent des microparticules de plastiques ajoutées vont devoir se mettre en règle progressivement. L’Europe laisse aux fabricants le temps de trouver des alternatives, et d’écouler les stocks.  Ça concerne les mini billes  qu’on trouve dans certains gommage, dans des détergents. Les textiles pailletés. D’ici quatre à cinq ans, ça doit être fini. Les fabricants matériaux  granulaires, qui peuvent servir à faire des terrains de sport synthétiques ont huit ans pour se mettre en règle. Les autres produits cosmétiques (rouge à lèvres, vernis à ongles, fard à paupières), qui utilisent des micro paillettes, eux, ont 12 ans pour s’en passer. D’ici là, ma reine des paillettes sera majeure et en mesure de comprendre que c’est pour son bien.

Sommes-nous condamnés à une vie sans paillettes ?

Non, pas forcément. Même si c’est loin d’être essentiel à la vie, des alternatives naturelles qui se développent. Des paillettes à base de cellulose de plante, biodégradables, par exemple. Mais elles doivent encore être bien évaluées, pour savoir si elles ne dispersent pas dans l’environnement d’autres ingrédients polluants.