Nicolas Carreau vous recommande, tous les jours, un livre que vous avez lu et aimé cette année.
Nicolas Carreau, ce matin, vous avez trouvé la parade au crime. Avec un roman de science-fiction.
Eh oui, Julien. Et si le crime était en fait une maladie ? Dans ce cas-là, pourrait-on soigner les criminels ? C’est le point de départ de ce roman, L’homme qui haïssait le bien, chez Robert Laffont, signé Sébastien Bohler, écrivain donc, mais aussi spécialiste de neurosciences. Et comme tout bon écrivain de science-fiction, il part de véritables recherches menées dans les laboratoires pour construire son histoire.
Et qu’est-ce que ça raconte justement ?
C’est l’histoire de Franck Corsa, un psychopathe fou dangereux, genre Hannibal Lecter, voyez, mais en pire. Un vrai sale type. Mais un scientifique explique dans le roman que ce genre de criminels ont un cerveau particulier, différent des autres. Il leur manque certaines connexions cérébrales qui les empêchent de vivre en société.
Et ils vont "réparer" le cerveau du méchant ?
Oui. Exactement. Alors, ça ne va pas de soi. Il faut faire voter une loi qui autorise de telles pratiques… Imaginez une seconde une proposition comme celle-ci de nos jours, ça risque de faire quelques vagues, eh bien, c’est le cas aussi dans le livre. Parce que, tout roman de science-fiction qu’il soit, tout est très réaliste, vraisemblable, en tout cas. Il y a même un vrai/faux article scientifique de la revue Science. Et puis, avant d’intervenir, il faut accessoirement, l’autorisation du patient, c’est-à-dire du criminel. Des criminels. Parce que Franck Corsa, le plus célèbre psychopathe de France, ne sera pas le seul à subir une opération chirurgicale. Je vous passe les détails, mais Corsa accepte donc. On lui fait un IRM. Résultat, il lui manque bien une partie du cerveau appelée le faisceau unciné. En d’autres termes il est incapable, physiquement, de faire la différence entre le bien et le mal. Et les chercheurs vont reconstituer cette zone manquante.
Et ça marche ?
Oui. Et non. Toute la question, c’est de savoir si l’on peut vraiment changer la personnalité de quelqu’un. Surtout quelqu’un qui se passe très bien de la compassion pour autrui et autres gadgets sentimentaux.
Réponse à cette question dans L’homme qui haïssait le bien donc, chez Robert Laffont. Merci Nicolas.