Chaque matin, Marion Sauveur nous parle d'alimentation, de "mieux manger", de solutions concrètes pour changer ce qu'il y a dans notre assiette.
Les producteurs de Guadeloupe et Martinique vont lancer une banane équitable. L’occasion de vous parler de ce fruit du soleil qui peut se manger toute l’année.
Ce sont des “bananes françaises équitables”. Une nouvelle appellation qui vient d’être lancée par l'Union des groupements de producteurs de bananes (UGPBAN). Elles seront en vente à partir du mois de mai dans l’Hexagone, en bouquets de trois, quatre, cinq ou six fruits. Elles seront reconnaissables grâce à leur ruban vert et bleu-blanc-rouge.
L’objectif est de permettre aux petits producteurs antillais (moins de cinq hectares et qui produisent moins de 500 tonnes de banane par an) un revenu garanti. Chaque banane française équitable sera donc vendue 50 centimes d’euros (soit cinq centimes d’euros de plus qu’une “Banane française”), c’est 40% de plus que le prix moyen d’une banane classique. Sur cette plus-value, 25% iront directement dans la poche du producteur et 15% dans les actions collectives (par exemple achat de matériel en commun).
Pour ça, les cultivateurs de Guadeloupe et de Martinique doivent respecter un cahier des charges précis. À la fois sur la qualité finale du produit (homogénéité, calibre ou encore peau lisse) et la production (sans produits phytosanitaires, hormis les fongicides, à cause des champignons).
Pourquoi cette initiative n’a pas été lancée plus tôt ?
Simplement parce que ce n’était pas autorisé. Avant la loi sur l’Économie Sociale et Solidaire de juillet 2014, impossible de faire du commerce équitable "Made in France". Depuis l’application de la loi, depuis deux ans et demi, le commerce équitable inclut aussi bien le commerce avec des pays en voie de développement qu’avec des pays développés. Cela permet de soutenir les agricultures paysannes et familiales, généralement des petites exploitations.
Après le passage des ouragans Irma et Maria, à l’automne dernier, aux Antilles, qui ont détruit la totalité des exploitations bananières en Guadeloupe, et 70% en Martinique, cette “banane française équitable” devrait relancer l’économie. Entre 5.000 et 6.000 tonnes de ce fruit devrait être commercialisé cette année.
Peut-on déjà acheter des bananes équitables ?
Oui mais pas des bananes françaises. Ces bananes équitables que l’on trouve aujourd’hui sont notamment étiquetées Max Havelaar. On en trouve en France depuis la fin des années 1990. Ce sont des bananes issues de pays en développement principalement de République Dominicaine, Pérou et Ghana. En 2016, plus de 37.000 tonnes de bananes équitables ont été vendues en France, 88% d’entre elles étaient bio.
Et la banane, c’est bon pour la santé ?
La banane est riche en vitamines B6 et C, c’est une bonne source d’acide folique, de minéraux comme le magnésium et le potassium, mais aussi de fibre. Elle permet de stimuler le transit intestinal, de renforcer le système immunitaire, de lutter contre les infections. La banane serait aussi particulièrement efficace dans la prévention du cancer du rein. Et c’est un fruit qui, selon certaines études, diminue les symptômes de la dépression et améliore l’humeur.
Et on la cuisine cette banane ?
On peut si on veut changer de la banane crue. Elle est un excellent accompagnement pour la viande, particulièrement blanche. Essayez-la en cocotte avec un rôti de porc par exemple, mélangé à de l’ananas et de la noix de coco avec du riz, c’est une bonne recette exotique pour voyager. Ou tout simplement avec du jambon en gratin comme des endives au jambon mais à la place des endives, des bananes bien caramélisées. C’est pas mal du tout.
Et puis, elle se mange bien sûr en dessert, flambée avec un bon rhum, poêlée et servie du caramel, frite en beignet ou tout simplement dans un gâteau.
Et pour les inconditionnels de la banane crue, sachez qu’une toute nouvelle variété vient d’être mise au point au Japon. Elle s’appelle "Mongee" (mon-gay) et sa peau est comestible. Elle est vendue uniquement dans un seul magasin d'Okayama à 4,5 euros l’unité.