Chaque matin, Marion Sauveur nous parle d'alimentation, de "mieux manger", de solutions concrètes pour changer ce qu'il y a dans notre assiette.
À l’occasion de la sortie du livre “L’alimentation crue”, signé Marie-Sophie L. aux éditions Albin Michel, Marion Sauveur nous explique cette tendance.
La crusine, “raw food” en anglais, c’est une cuisine qui nous vient des États-Unis et que prônait déjà dans les années 1950, Ann Wigmore. Cette Américaine a affirmé avoir guéri de deux cancers grâce à une alimentation à base de jus d’herbes et d’aliments crus.
Cette tendance en vogue depuis près de 20 ans aux États-Unis a séduit notamment le chanteur Sting et les actrices Demi Moore ou Uma Thurman. Et elle convainc de plus en plus de Français.
Ces crudivores mangent uniquement de la salade et des crudités ?
Et non, des aliments dans leur état naturel, brut ! On parle même d’aliments vivants puisqu’ils sont frais, fraîchement cueillis.
C’est vrai que la crusine est une alimentation essentiellement végétalienne, basée sur les fruits, les légumes, les graines, les oléagineux mais pas que, puisque l’on peut manger des produits d'origine animale mais de manière limitée.
Par contre, pas d’ingrédients transformés comme les sucres, les farines raffinées mais aussi le sel de table ou le café.
Le crudivorisme exclut aussi des aliments qui nécessitent une cuisson importante. Crus, ils peuvent être toxiques, comme les pommes de terre, les morilles, les haricots verts, les aubergines ou encore les châtaignes.
Côté boisson, la bière est proscrite mais pas le vin puisque les raisins ne sont pas chauffés, mais fermentés pendant la production.
Les crudivores utilisent beaucoup d’aliments que l’on n’a pas l’habitude de consommer au quotidien, pas forcément faciles à trouver et pas bon marché comme les dattes, du cacao cru, de l’huile de coco, du sirop d’agave ou des huiles essentielles.
On les utilise donc sans cuisson ?
La crusine s’élabore effectivement à partir de techniques qui se passent de cuisson comme la déshydratation, la germination ou la fermentation. Vous pouvez aussi broyer des ingrédients crus et les mixer ensemble ou les faire mariner notamment pour les tartares, les carpaccios ou les ceviches.
L’objectif est de ne pas altérer les aliments, il faut donc ne pas les cuire à plus de 42 degrés pour conserver tous les nutriments (vitamines et oligo-éléments).
Mais manger uniquement cru, c’est bon pour la santé ?
Oui, à certains conditions. La raw food aiderait à éliminer les toxines, à prévenir les maladies cardio-vasculaires et à maigrir.
Par contre, ça peut-être irritant pour le tube digestif puisque les fibres ne sont pas ramollies. Manger cru peut aussi entraîner des carences en calcium ou vitamine D ou B12. Il faut bien diversifier son alimentation pour les limiter en mangeant des algues, amandes, de la viande rouge, des huîtres ou des lentilles germées.
Si vous êtes allergiques à certains aliments, évitez ce régime : les protéines responsables des allergies sont plus présentes dans les aliments crus que cuits.
Et bien sûr, vos aliments doivent être d’une fraîcheur et d’une hygiène irréprochable pour éviter toute contamination.
Ça ressemble à quoi une recette raw ?
Marie-Sophie L., dont le livre sort cette semaine, réalise toutes sortes de recettes avec par exemple une purée de carottes avec des carottes bien sûr et des noix de cajou.
Côté sucré, vous pouvez réaliser une “crème non brûlée” à base de noix de cajou, curcuma, sirop d’érable et sucre de fleur de coco. Marie-Sophie L. propose une compote sans cuisson avec des pommes et des pruneaux. Ou encore un cheesecake à la framboise à tomber.