80.000 fonctionnaires canadiens se retrouvent dans une situation extrêmement délicate après que le nouveau logiciel de paie les ait privés de salaire depuis le printemps dernier.
Dans la presse internationale, les fonctionnaires canadiens vivent un véritable cauchemar. Le gouvernement a changé son système de paie et c’est un fiasco intégral.
Une débâcle, écrit l’Ottawa Citizen, et qui dure maintenant depuis plusieurs mois. Depuis qu’en février dernier, le gouvernement a installé un nouveau système de paie pour ses employés.
2.700 agents ont été virés pour faire des économie et un logiciel conçu par IBM devait prendre le relais. Phoenix, il s’appelle, ça fait pourtant rêver. 80.000 agents, soit un tiers de la fonction publique canadienne, vivent depuis dans un stress inouï. Certains n’ont pas reçu leur paie depuis le printemps, d’autres ont changé d’échelon et ont payé le triple d’impôts. Ça bugue a tous les niveaux et les histoires qu’on lit dans la presse sont incroyables. Celle de Billy Ryan, par exemple. Il est garde côte dans l’Atlantique Nord, quand il s’est aperçu en juillet qu’il n’était plus payé, il a tenté de joindre le centre depuis son bateau, impossible, il tombait sur des répondeurs. Sa femme a dû renoncer a acheter les fournitures de la rentrée. À Terre-Neuve, certains cadres ont carrément négocié des crédits avec leur banque pour prêter de l’argent aux petits salaires qui ne pouvaient plus payer l’épicerie et de guerre lasse certains ont démissionné, on parle d’infirmière notamment. Au moins le privé, ils paient, elles ont donc abandonné le service public.
Mais le gouvernement n’a pas réagit ?
Si mais, pas de la bonne manière apparemment. Le problème, c’est que juste avant que le nouveau système soit lancé, on a changé de gouvernement au Canada. Les conservateurs, avaient décidé ces économies, mais les libéraux ont dû mettre en oeuvre la réforme, apparemment ils n’avaient pas bien apprécié l’importance des changements, les services ont été mal formés, et les personnels licenciés trop vite. En plus, et c’est compréhensible, il y a eu une déferlante de plaintes. Les employés du centre de paie, agonis d’injures, ont craqué, on a donc pu assister à une flambée d’arrêts maladie. On a dû réembaucher une partie des agents licenciés, et depuis les retards s’accumulent. 200.000 transactions, aujourd’hui, sont bloquées, elles concernent 20.000 agents. La ministre en charge des services publics ne sait pas du tout quand ça pourra se régler. Le fiasco est complet car Phœnix, qui devait permettre d’économiser 70 millions de dollars cette année, coûtera 50 millions de plus au budget, déjà en déficit.