Égypte : un parlementaire demande un test de virginité avant d’entrer à l’université

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SAISON 2016 - 2017

Elhamy Agina, un élu égyptien, suggère de contraindre les étudiantes à des tests de virginité, pour s’assurer qu’elles sont pures et éventuellement, prévenir leurs familles.

Dans la presse Internationale, la proposition totalement archaïque d’un député fait scandale en Égypte.

On en rirait si l’on ne craignait qu’il soit entendu. Elhamy Agina, un élu du nord du pays, suggère de contraindre les étudiantes des universités à des tests de virginité, pour s’assurer qu’elles sont pures et éventuellement, prévenir leurs familles. Les réseaux sociaux se sont enflammés, une honte écrit une journaliste qui suggère pour lui un test d’intelligence. Plusieurs figures des mouvements féministes ont déposé plainte pour exiger qu’il soit exclu du parlement et poursuivi pour ses propos criminels. il jette le discrédit, disent-elles, sur l’ensemble de la société.

Les élites le ridiculisent, c’est plutôt rassurant.

Oui, et  non, car sa proposition, ne sort pas de nulle part. Elle visait a répondre a un phénomène qui inquiète en Égypte : l’explosion des mariages secrets que l’on appelle les mariages urfi. En fait, les jeunes n’ont plus les moyens de payer les milliers d’euros d’un mariage traditionnel, il faut payer une dot et des bijoux en or alors que le salaire moyen stagne à 500 euros depuis la crise et que le chômage des jeunes s'envole. De plus en plus d’unions se concluent donc dans ce secret. Il suffit de trouver deux témoins, de se dire "nous sommes mariés devant dieu" et de signer un papier. Voilà, l’obstacle moral aux relations sexuelles est levé. La charia n’est pas claire sur ce serment, qui n’a aucune légalité puisque l’épouse n’a aucun droit, elle sera une fille perdue si son époux s’en va. 

Donc un test de virginité, certains pourraient penser que ce n’est pas si stupide.

D’où la violence de la réaction, au plus haut niveau pour stopper la propagation de ces idées et la plainte très formelle contre ce député, membre de la commission parlementaire des droits de l’Homme en Égypte, un comble, d’autant qu’il n’en est pas à son coup d’essai. Le mois dernier, alors que le parlement venait de voter une loi pour renforcer la lutte contre l’excision, il estimait que cette mutilation était au contraire très utile pour atténuer la libido des femmes et compenser l’impuissance supposée des hommes égyptiens, gros consommateurs de viagra. Voyez l’esprit tordu, tout le monde s’est moqué de lui dans les médias. Il n’empêche, il est au diapason d’une partie de la société qui continue à mépriser ces lois. 90% des femmes en Égypte ont subi une forme de mutilation sexuelle. Pour les ONG et les juristes, ce type de discours contribue à l’islamisation des esprits.