L'un des sites d'information les plus lus aux États-Unis, Breitbart News, a déclaré la guerre aux Kellogg's.
Breitbart News, un portail de la droite alternative, confidentiel il y a quelque mois, mais que la victoire de Donald Trump a porté au sommet : 45 millions de visiteurs uniques en novembre, c’est quasiment autant que le site du New York Times. En janvier son ex-patron, Steve Bannon, entrera à la Maison Blanche comme haut conseiller du nouveau président… Au top, mais détesté : le site est régulièrement dénoncé comme raciste, d’une misogynie, d’une liberté de ton insoutenable… au point que le groupe Kellogs a décidé de lui retirer toutes ses pubs, au nom des valeurs que défendrait la marque.
Et Breitbart vient de lancer un campagne de représailles : énormes bandeaux clignotants sur son site, Kellogs est accusée de gauchisme, de vouloir anéantir la liberté d’expression… les petits-déj' de l’intolérance, clame la pétition appelant au boycott de la marque signée en 1 journée par 200 000 personnes. À la télévision, sur les chaînes conservatrices, les mères de famille défilent, écrasant des paquets de corn pop’s… ras-le-bol d’être traitées de racistes disent-elles. En fait la force du site, c'est son pouvoir communautaire. Il s’en prend a l’Etat, aux médias a l’industrie culturelle. Ses lecteurs se voient comme des résistants au système, en lutte contre toute sortes d’ennemis. Quand le site leur en désigne un, ils foncent. La campagne Boycott Kellogg’s s’est répandue à une vitesse incroyable, et la marque en souffre déjà, son action hier a perdu 2%.
Le pouvoir de ce site est de remplir. Steve Bannon l'avait théorisé d"ailleurs en disant que les deux tiers des Américains ne faisaient plus confiance à la presse, aux médias, et que c'était sa part de marché. C’est aussi à ce public que Donald Trump a parlé. Il existe en Europe également, et c'est pour cela que Breibart veut s’implanter à Paris… où il pense qu’une partie de l’électorat est sous-représenté.