Malaisie : une application pour dénoncer les entorses à la charia

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SAISON 2016 - 2017, modifié à

La presse malaisienne se félicite de cette application permettant de dénoncer les "comportements hérétiques".

Une interview parue dans la presse malaisienne est particulièrement choquante : Google vient d’ouvrir sa plateforme Google Play en Malaisie à une application très particulière.

Une application que présente fièrement, dans le quotidien The Star, le directeur du département des affaires Islamiques de l’Etat de Selangor, à l’ouest de la Malaisie. C’est là que se trouve la ville de Kuala Lumpur. Cette applicationn explique-t-il, va permettre aux Malaisiens de cet Etat, de dénoncer les entorses à la charia qu’ils pourraient observer dans leur quotidien : une liaison extra-maritale, la consommation d’alcool, qui est interdite bien sûr, pour les musulmans.

Chacun, il s’en réjouit, pourra devenir les yeux et les oreilles des forces de l’ordre pour traquer les "comportements hérétiques", je le cite, et bien sûr les punir : il fallait autrefois des jours pour dénoncer quelqu’un, pour monter un dossiers, maintenant ce sera possible en moins de 24 heures. Et les exemples qu’il donne, font froid dans le dos : un ado, qui voudrait dénoncer l’enseignement déviant de son professeur, pourra le faire très simplement via cette application, il lui suffira d’entrer la date, l’heure, les propos tenus par le professeur, et la police l’arrêtera dans la journée. Les photos et les vidéos bien sûr, sont encouragées, pour servir de preuves.

C’est terrible…

C’est glaçant, et d’une simplicité diabolique, car cette application, c’est la plateforme Google qui la rend disponible. En trois clics, les malaisiens peuvent déjà la télécharger sur Google Play, dénoncer leurs voisins ou poser des questions, sur la charia, le coran... Imaginez l’outil dans les mains des nazis en 1940... Apparemment cela ne gêne pas google, qui n’a rien trouvé à redire. Il est vrai que la firme a une déontologie fluctuante, on a pu maintes fois l’observer, notamment en Chine.

Evidemment, les organisations de défense des droits de l’homme s’inquiètent. La Malaisie, est  multi-ethnique, et même si l’islam est la religion d’Etat, ses règles ne s’appliquent qu’aux musulmans, avec plus ou moins de vigueur selon les Etats. Dans celui de Salengor, les musulmans répondent devant des tribunaux islamiques et les raids parfois meurtriers de la police religieuses sont de plus en plus fréquents. Les musulmans libéraux, et les minorités s’inquiètent de cette dérive radicale, encouragée, précipitée aujourd’hui, par la technologie.