Au Venezuela, la population se trouve dans une situation critique et est contrainte de piller pour pouvoir se nourrir.
Dans la presse internationale, cette vidéo tournée au Venezuela et retransmise sur les chaînes sud-américaines avec des images choquantes de pillages.
Elles illustrent le drame que vivent au quotidien des millions de Vénézuéliens. On y voit des dizaines de personnes se ruer sur un camion dans une ville, à l’Ouest de Caracas, et littéralement piller son chargement de poulets. Des mères de familles s’enfuient avec ce qui sera sans doute, leur seul repas de la semaine. Les pénuries affectent 80% des produits dans le pays sans parler des médicaments. 15% de la population, selon une enquête récente, fouille dans les poubelles pour survivre. La presse rapporte quotidiennement des émeutes. Le même jour au nord du pays, des femmes sont descendues avec leurs enfants, brandissant des bâtons devant la maison d’un gouverneur. Elle n’avaient eu la veille, écrit le quotidien El Nacional, pour nourrir leurs famille pendant deux jours, qu’un paquet de farine, un pot de sauce tomates et une boîte de sardines.
Le Venezuela est donc au bord de la famine.
Les plus pauvres y sont déjà, c’est évident, et ils blâment leur président, Nicolas Maduro, qui n’a rien fait, comme Hugo Chavez avant lui, pour diversifier l’Économie. 90% des revenus du pays reposent sur le pétrole et depuis que les cours s’effondrent le Venezuela s’enfoncent dans la crise. Concrètement, il n’y a pas d’importations, l’argent du pays ne vaut plus rien et l’inflation pourrait atteindre 700% cette année. On ne peut rien acheter, les supermarchés sont vides, l’électricité manque aussi et les fonctionnaires ne travaillent plus que deux demi-journées par semaine. Bref, l’État est totalement défaillant et il répond par la force aux critiques. Le président Maduro, qui s’est fait courser par des manifestants le mois dernier à Caracas, accuse des forces extérieures, la finance internationale. Il a fait passer une loi qui interdit d’acheter trop à manger pour lutter contre le marché noir. Lutter contre la faim peut vous valoir maintenant d’être emprisonné.
Est-ce que cela peut durer ?
On voit difficilement comment tant la population est désespérée. Sept Vénézuéliens sur 10 souhaitent le départ du président. L’opposition qui a rassemblé des centaines de milliers de signatures veut forcer un referendum contre lui tandis que Maduro fait tout pour l’empêcher. La prochaine étape aura lieu fin octobre, l’opposition devra rassemblé plus de quatre millions de signatures, en deux jours, pour avoir enfin le droit de l’organiser.