Des scientifiques indiens et américains veulent pointer des moteurs d'avion vers le ciel pour venir à bout de la pollution.
Dans la presse internationale, le projet de scientifiques indiens et américains pour venir à bout de la pollution fait beaucoup parler à New Delhi. Ils veulent pointer vers le ciel des moteurs d’avion.
Des turboréacteurs de vieux jets soviétiques. Si tout va comme prévu, on les mettra l’an prochain sur des semi-remorque pour les transporter aux pied de la cheminée d’une centrale Tata, à Delhi, une centrale à charbon. Puis, on les allumera pour créer une cheminée virtuelle.
C'est-à-dire ?
Attention, c’est un peu technique, mais plein de promesses. Ces moteurs doivent permettre de lutter contre l’inversion de température.
Qu’est-ce que c’est ?
Normalement, l’air chaud, dans la nature, se trouve près du sol. Quelques fois, à cause des phénomènes météo, ça s’inverse et l’air chaud passe au-dessus, mais comme l’air froid est plus lourd, il reste collé au sol et il emprisonne les substances polluantes, les fumées et les particules qui s’accumulent comme sous un couvercle. C’est ce qui crée ces épisodes de pollution extrêmement ravageurs. Ça s’est passé à Paris la semaine dernière. L’idée avec ces moteurs d’avion, c’est de briser ce phénomène en allumant les moteurs. On enverrait vers le ciel un flux de 400 mètres par seconde, la vitesse du son, assez puissant pour pénétrer la couche d’inversion et libérer la pollution, qui s’échapperait comme par une cheminée virtuelle envoyant les particules fines bien au-delà de la ville. C’est un peu schématisé bien sûr hein, mais l’idée c’est de nettoyer l’air.
Ça fait un peu inspecteur gadget, comme système.
Pour paraphraser un scientifique indien cité dans les journaux : "au point où on en est !" Parce qu’on se plaint de la pollution à Paris, mais imaginez l’Inde ! Le mois dernier, il y a eu un pic de pollution, on a fermé les écoles et interdit les travaux. Le taux de particule fines est monté à 90 fois la norme préconisée par l’OMS, l’organisation mondiale de la santé, soit 900 microgrammes par mètres cube. À Paris, au pire de notre pic, c’était 146 microgrammes. Cette pollution est responsable d’au moins 100.000 morts en Inde et elle cause, des millions de maladies. Donc qu’est-ce qu’on fait ? 60% de l’énergie en Inde vient de centrales à charbon et on ne va pas faire la transition en huit jours. Le gouvernement cherche donc des systèmes inventifs. C’en est un qui va donc être testé, et qui a ses détracteurs. On se plaint du coût et du bruit des moteurs dans la presse, mais les scientifiques vont regarder parce que, un moteur d’avion ça peut se transporter, à Paris, près d’une autoroute.