La Thaïlande entame aujourd’hui une année de deuil après la mort hier du roi Bhumibol, qui aura régné pendant 70 ans.
Dans la presse Internationale, la Thaïlande entame aujourd’hui une année de deuil après la mort hier du roi Bhumibol, qui aura régné pendant 70 ans.
Plusieurs journaux habillent leur Une de noir, et les drapeaux seront mis en berne aujourd’hui et pour 30 jours, le commencement d’un long deuil national après la mort de ce roi adoré d’une majorité de la population. Rama IX était le plus ancien et le plus riche monarque en exercice. La presse étale les images ce matin d’un peuple bouleversé, des foules s’effondrant en larmes sous son portrait placardé le long des rues. C’est presque un demi-Dieu qui disparaît, l’incarnation de bouddha sur la Terre dans la tradition hindouiste mais dont l’aura avait beaucoup pâli ces dernières années. Il était devenu roi, sans vraiment le souhaiter, à la mort de son frère. Le roi d’une monarchie constitutionnelle, à laquelle il a rendu sa superbe en intervenant régulièrement dans la vie politique mais surtout en composant avec l’armée au fil des différents coups d’État. Il y en a eu près de 20 sous son règne et en se consacrant à son peuple. L’émotion du pays reflette aussi cela : il était celui qui unit les Thaïlandais, au-delà des convictions et des classes sociales. C’est un symbole d’unité qui disparaît.
Un symbole ambivalent, tout de même contesté.
Évidemment, il y avait ces deux facettes. Celle d’un roi dévoué aux petites gens, passionné de développement agraire, mais en même temps qui s’est énormément enrichi. Le magazine Forbes estime sa fortune à 35 milliards de dollars. Et celle du roi terriblement autoritaire, condamnant sans faillir pour crime de lèse-majesté. Ses sujets devaient ramper à ses pieds en sa présence. Vous vous doutez que la presse thaïlandaise aujourd’hui évite la moindre critique. Les militaires qui tiennent le pays depuis le dernier Putsh en 2014 se sont beaucoup servi de ces loi brutales pour asseoir leur emprise et les thaïlandais ont de bonnes raisons d’angoisser. Le prince héritier, est un jet-setter fantasque, qui passe sa vie en débauches et en soirées. Il ne paraît pas du tout taillé pour lui succéder et surtout pas de taille à tenir tête à la junte, dont il a les faveurs. L’armée qui avait promis de nouvelles élections fin 2017, pourrait être tentée de les repousser.