Fanny, le premier ministre a énoncé son discours hier soir sur la mise en place du déconfinement. Vous êtes dans votre ferme, à Boisset, c’est intéressant d’avoir une perspective de la ruralité sur ce qui est annoncé par le gouvernement.
Oui Mathieu il est intéressant de prendre en compte les réactions de personnes dans la ruralité, notamment celles des élus de petites communes. Dans cette période de crise, ce sont d’abord les maires qui doivent encore plus que d’habitude se transformer en superman. J’ai échanger avec quelques uns d’entre eux des communes alentours pour comprendre un peu leur gestion du potentiel déconfinement à venir. Ce n’est pas simple, les maires sont confrontés à des défis autant logistiques qu’économiques- Du coup l’heure est à la débrouille, le courage et la bonne volonté autant que possible.
Fanny comment réagissent les habitants ?
L’entre-aide est le mot d’ordre. J’ai rarement vu autant de débrouillardise. Certains se sentent investis d’une mission-Par exemple, ma chère voisine Marie-Théréze a fabriqué 200 masques en trois jours pour équiper tout un village. Plusieurs autres habitants font les courses au quotidien pour les personnes âgées et fragiles parce qu’il faut se rappeler que dans la ruralité la superette et les supermarchés ne sont pas juste au coin de la rue, il faut parfois faire une demie heure de route pour aller s’approvisionner.
Pour ce qui est des écoles rurales préparent ce déconfinement ?
Même si il y a encore beaucoup d’interrogations, la directrice de l’école primaire et de la maternelle n’est pas très inquiète car elle sait que plus d’informations lui parviendront du rectorat, mais la réalité c’est qu’elle ne sait pas comment elle fera si plus de 15 élèves reviennent à l’école – car les classes uniques qui comportent plus de 15 élèves sont classiques à la campagne – Autre détail qui n’en n’est pas un : si plusieurs élèves restent à la maison comment gérer le présentiel et le distanciel : c’est à dire comment faire à la fois la classe in situ et assurer les scéance en visio. Il y a aussi l’incertitude de l’ouverture des cantines scolaires et aussi certains maires se posent la question du ramassage scolaire, car le bus de ramassage est tout petit et en aucun cas il est envisageable de laisser une place entre chaque élève.
La conclusion à tirer c’est que le déconfinement à la campagne sera gérer autant par les services publics que les habitants eux-mêmes et va se faire de façon très différentes par rapport aux villes.