Fanny Agostini nous offre vendredi un petit cours d'histoire de la biodiversité, afin de nous prouver que l'Homme a fait beaucoup de progrès pour tenter de la préserver. Mais ces efforts ne sont pas encore suffisants pour la mettre hors de danger.
Fanny, vous nous dites que malgré les chiffres préoccupant de la perte de la biodiversité sur la planète, nous n’avons jamais été aussi conscient de l’importance de sa préservation.
Pour s’en convaincre, je voulais vous faire ce matin quelques rappels historiques qui montrent que la notion de préservation de la biodiversité il y a quelques décennies était à des années lumières de nos préoccupations. Y compris chez moi en Haute-Loire, non loin du Puy-en-Velay. Un monsieur, surnommé le vipéricide, est devenu célèbre à la fin des années 1890 pour avoir tué des milliers de vipères, moyennant une prime versée par l’administration.
C’était le cas aussi pour les loups, considérés comme nuisibles de façon beaucoup plus virulente qu’aujourd’hui puisqu’une loi a même été promulguée le 3 août 1882 dans le but de les éradiquer. Une prime d’abattage récompensait à hauteur de 40 francs pour un louveteau, 100 pour une louve ou un loup. Les conséquences de cette loi ont infligé le coup de grâce au loup en France.
Dans d’autres pays aussi certains animaux considérés comme nuisibles ont été traqués.
Aux Etats-Unis, l’Ohio se ventait même d’être un Etat sans insecte. La Chine de Mao a mené une campagne contre les rats et les moineaux, les mouches et les moustiques. Même les écoliers étaient mis à contribution, armés de pompe à DDT, un puissant insecticides aujourd’hui interdit pour sa toxicité.
Avec, après coup, des conséquences très fortes et contre productives sur les récoltes car les dirigeants chinois se sont aperçu en 1960 que ses éradications de masses commençaient à créer de grands déséquilibres écologiques, responsables d’une famine qu’a connue la Chine peu de temps après.
La biodiversité mieux considérée aujourd’hui qu’hier mais toujours en danger.
Voilà pourquoi il faut des lois, des règles communes. Ce sera tout l’objet des grands rendez-vous du début d’année 2021, avec le congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à Marseille et le sommet de la biodiversité. Ils devraient poser un cadre plus stricte, en s’appuyant sur la crise du coronavirus comme un marche-pied pour passer la seconde en protégeant les espèces et par extension l’Humanité.