Plutôt que de donner des antibiotiques à ses animaux, Fanny Agostini préfère utiliser un jeu de cartes pour que ses bêtes lui disent où elles ont mal.
Fanny dans votre ferme vous soignez vos animaux avec des antibio qu’en dernier recours, la plupart du temps vous utilisez un jeu de cartes qui vous permet de comprendre où l’animal a mal avant qu’il devienne vraiment malade.
Un jeu de carte, que j’utilise pour mes biquettes et qui existe aussi dans sa version vache et moutonne. Cette méthode a été créé par un vétérinaire alsacien, Bruno Giboudeau, qui en avait marre d’avoir recours aux antiobio et il s’est dit: si l’animal souffre, forcément il ne peut pas me dire "j’ai mal", mais il doit forcément me montrer des signes et ce sont ces signes que ce vétérinaire a durant des années répertorié au fil de ses visites dans les fermes et les a décliné en 60 cartes qui nous permettent en tant qu’éleveur ou propriétaire de décoder une pathologie avant que celle-ci s’installe vraiment et rende l’animal HS.
Comment l’animal va pouvoir parler à l’éleveur et dire où il a mal?
Par exemple, quand une vache rentre en acidose, traduction, quand elle a des brûlures d’estomac, elle va se lécher l’épaule à rebrousse-poil de façon répétée ce qui indiquera à son propriétaire qu’elle subit un inconfort digestif et qu’il va falloir intervenir sur la ration ou l’ordre de distribution du fourrage. D’autres signes peuvent se lire dans les crottes, les yeux et l’écoulement des nasaux ou encore la consistance du lait. Ce qui est frappant, c’est de se rendre compte que 80 % des pathologies de l’élevage peuvent se résoudre à travers un rééquilibrage alimentaire.
Ce qui qui veut dire beaucoup temps passé à observer les animaux.
Certes, mais les résultats sont épatants! Certains éleveurs sont parvenus à réduire de plus de 60 % l’usage des antibiotiques et tout le monde y gagne: les animaux se portent mieux, les éleveurs sont à même de soigner leurs animaux eux-mêmes et sans administrer systématiquement des antibio et cela nous protège tous aussi, çà c’est un paramètre très important, en soignant les animaux autrement autant que possible, les cours d’eau ne se retrouvent pas contaminés par les résidus médicamenteux, ces résidus que nous absorbons ensuite par l’eau que nous buvons et qui conduisent à l’antibiorésistance. En clair chassons les antibio pour que le naturel revienne au galop, c’est ce que l’on peut souhaiter pour l’avenir de l’agriculture!