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Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce lundi, il s'intéresse à la société Capillum qui vient de recevoir le Trophée des entreprises du Puy-de-Dôme. L’entreprise collecte des cheveux pour les recycler auprès de 4.200 salons de coiffure partenaires.

Ce lundi matin, le futur du recyclage serait dans les cheveux.
Si nos cheveux finissent la plupart du temps dans la poubelle, la question de leur recyclage Il faut dire que chaque jour, 1 million de français se rendent chez le coiffeur, ce qui nous fait un total de 15 tonnes de déchets capillaires par jour, en gros la moitié des déchets produit par un salon de coiffure proviennent des coupes de cheveux.
Mais on peut en faire quoi de ces cheveux ?
Plusieurs choses. D’abord pour l’agriculture, ça fait du compost de haute qualité grâce à sa teneur en azote. Ils peuvent aussi servir de rouleaux de paillage pour conserver l’eau dans les sols avec un résultat jusqu’à 50 % d’arrosage en moins. Des tapis de paillage pour les exploitations agricoles certes, mais aussi les espaces verts publics, les jardins des particuliers quand ils ont la chance d’en avoir un, ce paillage favorise également la croissance des végétaux, empêche la pousse des mauvaises herbes et repousserait les cerfs ou les lapins. La raison : l’odeur que ces cheveux dégage est celle de l’homme, ce qui n’est pas du goût de ces animaux visiblement. Cette filière du recyclage, on la trouve par exemple sur la tête de deux clermontois, James Taylor et Clément Baldellou, qui ont créé la société Capillum en 2019.
Et ils n’utilisent que des cheveux ?
En fait, c'est un mélange de fibres capillaires et de laine 100 % d’origine naturelle. Capillum vient de recevoir le Trophée des entreprises du Puy-de-Dôme. L’entreprise qui collecte des cheveux auprès de 4.200 salons de coiffure partenaires. En France, il y a 85 000 salons de coiffure environ, il reste du chemin.
Surtout, Capillum ne cesse de rechercher des débouchés à cette première véritable filière de recyclage du cheveux, le société a imaginé par exemple un coussin pour les marins. Il est baptisé le capiclean, il est à mettre dans le fond de cale des bateaux de plaisance autour du moteur où il pourra en quelques minutes absorber les huiles et limiter les fuites. Le cheveu est aussi capable d’absorber huit fois son poids en hydrocarbures, en cas de marée noire, c’est une ressource non négligeable. La start-up a ainsi imaginé des coussins absorbants à hydrocarbures pour les eaux et les sols pollués, en alternative aux produits «pétro-conçus». Au total, la PME d’une douzaine de salariés a déposé quatre brevets dont deux protégés au niveau international.
Et combien de tonnes de cheveux utilisées ?
Capillum collecte plus de dix tonnes de cheveux par mois, une cadence appelée à s’accélérer. D’autres innovations sont déjà en vue comme l'utilisation de la kératine du cheveu à visée médicale.