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Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce lundi, il s'intéresse à la société CreaGum qui a pour objectif de collecter, recycler et revaloriser les chewing-gums, tout en sensibilisant sur la préservation des écosystèmes marins.

Ce lundi matin, vous transformez les chewing-gums en jeux de plage.
Pas moi directement. Elle qui est derrière cette initiatives Marine Guilbaud. Étudiante de 23 ans en master 2 « Sciences pour l’environnement, parcours gestion de l’environnement et écologie littorale ». Elle a créé il y a deux ans sa société CreaGum avec des objectifs clairs comme le bord de mer : collecter, recycler et revaloriser les chewing-gums, tout en sensibilisant sur la préservation des écosystèmes marins.
Comment s’y prend-elle ?
Déjà il faut dire qu’elle a beaucoup à faire. Le chewing-gum serait le deuxième déchet urbain après les mégots de cigarette. Il met en moyenne cinq ans avant de se décomposer à l’air libre, mais c’est 25 ans sous l’eau. En prime, il est peu recyclé. Les français sont de gros consommateurs de chewing-gums, juste après les États- Unis – avec 500 g par an et par personne. Même s’il faut préciser également que sa consommation est en forte baisse depuis 2015. Il n’est pas biodégradable, il se décompose en microparticule. Et son nettoyage à l’aide de jets d’eau à haute pression coute cher aux collectivités.
Marine Guilbaud propose de transformer ce chewing-gum en moules en forme de tortue de mer, ces tortues de mer parfaite pour les jeux d’enfants sur la plage. Comment ce miracle est-il possible ? Tout simplement parce que dans le chewing-gum, on trouve un dérivé plastique issu du pétrole. Creagum travaille ainsi avec des partenaires pour mener à bien sa mission : l’entreprise Plaxtil recycle la matière et un designer a créé les moules.
Et comment fait-elle pour récupérer ces chewing-gums ?
C’est là la grande problématique de ce type de recyclage inattendu, il n’y a pas de filière en l’état. Marine Guilbaud a installé des collecteurs dans des établissements scolaires, à l’université de La Rochelle, dans des entreprises et lors d’événements, mais il faudrait installer ces collecteurs là où se déplacent les consommateurs de chewing-gum, c'est-à-dire dans la rue. Sauf que là, ça se complexifie au niveau des autorisations administratives. Reste que depuis le 1ᵉʳ janvier dernier, la loi impose le tri et le recyclage des chewing-gums. Mais pas la collecte, vous voyez la différence.
Il y a une autre manière de récupérer ce chewing-gum, c’est qu’il a une date limite de consommation. CreaGum noue ainsi des partenariats avec les distributeurs pour récupérer les stocks d’invendus.
Pour continuer l’aventure, Creagum a ouvert une cagnotte en ligne pour financer la fabrication du moule afin de produire la tortue de notre enfance.