Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce vendredi, il s'intéresse à un système pour collecter les déchets alimentaires dans les restaurants pour produire de l’électricité.
Les Initiatives Positives de Jean Zeid, la chronique des innovations au quotidien. Jean bonjour. Ce matin, vous nous parlez rugby et déchets alimentaires.
Curieux mélange me direz-vous. Et bien parce que la start up dont je vous parle ce matin à nom qui ne s’invente pas : Hector le Collector. Elle propose des solutions de collecte des déchets alimentaires à destination des restaurants, des entreprises, des commerces alimentaires ou des événements afin de les transformer en biogaz et engrais naturel.
Et on va parler rugby parce que Hector le Collector, jeune société toulousaine, travaille en partenariat avec la coupe du monde de rugby qui débute aujourd’hui avec au total 5 matchs au programme sur Toulouse.
Pourquoi ce nom de Hector le Collector ?
Parce que la petite sœur d’un des collaborateurs de la startup ne voulait pas qu’on tue le rongeur qui squattait dans la maison familiale. Elle l’a surnommé Hector et le rongeur a été exfiltré en douceur.
Au-delà de l’anecdote Hector le Collector s’appuie sur un bilan : on estime, cela dépend du type de restaurants ou d'événements, que ces cuisines produisent entre 40 et 60% de biodéchets. Ici, on ne sait pas si il y a du gâchis alimentaire ou pas, on prend aussi bien les pelures de pommes de terre qu’une aubergine entière. Il fut un temps où tous ces déchets partaient à la poubelle pour incinération. Or, ces déchets organiques sont souvent composés à plus de 70% d’eau. Et brûler de l’eau, pas besoin de faire de longues études pour le comprendre, c’est une idée coûteuse en énergie et en facture.
Quel est le modèle proposé par Hector le Collector ?
D’abord, c’est une solution urbaine uniquement disponible sur Toulouse pour le moment. Un dispositif à grande échelle, plus de 100 points de collecte, qui permet aux professionnels de trier les déchets de leur cuisine, généralement quelques kilos, déchets qui partent via un parc de véhicules 100% électriques. Le rythme de collecte est adapté à la structure partenaire. Les biodéchets sont alors centralisés, on passe des kilos aux tonnes, des tonnes de déchets alimentaires qui sont envoyés dans un méthaniseur partenaire.
L’an dernier, Hector Le Collector en a collecté près de 151 tonnes pour plus de de 105 700 kWh d’énergie produite grâce à cette collecte. Pour convaincre les professionnels d’adopter cet écogeste, un test gratuit pour tous les restaurateurs et entreprises qui souhaitent mesurer leur volume de déchets est proposé.
Cette solution va-t-elle aller au-delà de la Ville rose ?
La jeune pousse, qui engrange 10 nouveaux clients chaque mois comme Groupama, La Caisse d’Épargne, ou Météo France, s’installe à Paris dès le 1er octobre avec une centaine de points de collecte prévus au démarrage. Hector le Collector compte se déployer dans une trentaine de villes. Et la loi contre le gaspillage et pour l’économie circulaire va les y aider. A partir du 1er janvier 2024, le tri des déchets alimentaires devient obligatoire sans limite de seuil. Professionnels comme particuliers devront alors trier leurs biodéchets.