Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce mercredi, il s'intéresse au lien entre les jeux vidéo et le développement durable.
C’est l’heure des Initiatives Positives de Jean Zeid, la chronique des innovations au quotidien. Jean bonjour. Ce matin, les jeux vidéo peuvent-ils jouer en faveur du développement durable ?
L’industrie du jeu vidéo et ses 3,2 milliards de joueurs sur la planète, 37 millions en France, ce n’est pas anodin pour l’environnement. Il y a la fabrication des consoles et des ordinateurs, l’extraction de matériaux rares, l’empreinte carbone est non négligeable. Ces matières premières sont difficilement récupérables et donc recyclables. Par ailleurs, les composants électroniques relâchent des substances toxiques telles que le plomb ou le mercure, polluant le sol, l’air et l’eau. Et ça, c’est quand on joue hors ligne, sans avoir besoin d’Internet. Jouer en ligne, comme sur Fortnite par exemple, cela nécessite des serveurs pour échanger et stocker des données 24h/24h et 7/7j et tout cela requiert beaucoup d’eau et d’énergie. Alors ça consomme moins que Netflix ou Zoom, mais quand même.
Et puis je passe les propos haineux en ligne, le harcèlement des femmes, la protection des mineurs, l'accessibilité aux jeux, etc etc.
Que fait ce secteur pour innover dans le durable ?
Il y a quelques semaines XBox, filiale jeu vidéo du géant Microsoft, recevait le prix Green Studio of the Year, le studio écolo de l’année. Pourquoi Xbox ? Parce que cette société tente de réduire les émissions d'énergie de ses propres studios de création et de tous ceux qui produisent pour ses consoles. Cela passe notamment par la création de logiciels de mesure de l'énergie et des émissions de carbone quand on crée un jeu. Cette boîte à outils est innovante car elle permet de connaître son bilan carbone, et surtout de mettre en place des solutions comme le Carbon Aware. Les consoles Xbox séries sont ainsi les premières à proposer des téléchargements de jeux Carbon Aware, c'est-à-dire des téléchargements de jeu et des mises à jour moins gourmandes en CO2 .
Microsoft s'est fixé pour objectif de réduire les émissions de ses chaînes d'approvisionnement de 30 % d'ici à 2030 et de produire près d’1 million de consoles neutre en carbone dans le cadre d'un programme de test.
Justement aujourd’hui sort un jeu événement produit par XBox.
Starfield, c’est son titre. Un Space opéra dont l'univers virtuel dans les étoiles accueille 1000 planètes à visiter dont une bonne centaine habités, une production qui aurait coûté la bagarre de 200 millions de dollars, hors frais marketing, 8 ans de développement. Le jeu sort auréolé d’un succès critique mais problème, si on ne doute pas que Starfield ait été produit en prenant soin de son bilan carbone, son bilan côté accessibilité est proche du néant. Cette accessiblité elle peut être visuelle par exemple avec un mode pour les daltoniens ou les malvoyants, ça existe déjà. L’accessibilité auditive pour les sourds ou malentendants. Ou simplement pouvoir grossir les sous titres à l'envie. Et bien Starfield ne propose rien ou presque en la matière. Dommage. Preuve que le développement durable est encore un chemin long dans le monde de Pikachu et Lara Croft.