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Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce mardi, il revient sur le futur du recyclage textile qui s’invente au Pays Basque, grâce à des robots qui trient les différents types de tissus.

Ce matin, le futur du recyclage textile s’invente au Pays Basque.

Il y a quelques jours, à Hendaye, Pays Basque, la société Cetia, plateforme d’innovation dédiée à la recyclabilité des articles textile et chaussures, s'installait dans ses nouveaux locaux de 1200 m2 remplis de machines et de robots. 

Cétia s’est en effet donné pour objectif la mise au point de technologies rendant envisageable et réaliste la création d’une filière industrielle du textile recyclé en France. 

Dans les faits, ce secteur n’existe pas. 200 000 tonnes de déchets textiles français partent ainsi à l’export. D’une part, nous n’avons pas encore les machines pour réaliser ce recyclage sur d’importants.

Et l’autre obstacle, c’est justement la matière première. Aujourd’hui, on récupère des chutes issues de l'industrie textile mais ce n’est pas suffisant pour irriguer toute une filière capable de fournir par exemple les partenaires de Cétia comme Décathlon ou Zalendo. L’idée, c’est donc de fabriquer du fil recyclé industriellement et en apparence tout neuf avec de vieux tshirt, de vieux polo ou de vieilles chemises. Et pourquoi pas de nouvelles tennis sur la base d’anciennes. Aujourd'hui, seul 1% du textile est recyclé dans le monde. Or, un tiers des microplastiques qui polluent la planète provient des vêtements.

Comment ce recyclage fonctionne dans les faits ?

Et bien ce sont des robots qui trient les différents types de tissus, séparent les différentes couleurs, enlèvent les boutons, les zip ,les fermetures éclair. Il faut également prélever le col et tous les fils car on ne sait pas s'il sont en polyester. 

Pour les chaussures, des robots séparent les semelles des chaussures chauffées au préalable tout en détectant leur composition, caoutchouc, cuir, crêpe ou autres. Pour l’instant, le robot Cétia peut trier 800 chaussures par jour. Prometteur. 

Une fois le boulot des robots Cétia terminé, toutes ces matières premières partent chez un recycleur et c’est lui qui va reconstituer de nouveaux fils pour fabrication. En france, ces acteurs existent, mais pour doper la filière, il faudra passer par ces nouveaux gisements recycler nos que sont nos vieux vêtement inutilisable. 

Est-ce que ces innovations ont déjà produit des vêtements ?   

S’il n’y pas encore de centre industriel qui achètent ces machines Cétia déjà fonctionnelles, les premières collections sont déjà produites. Okaidi a déjà  mis en magasin des collections réalisées à partir de vieux t-shirts mais dans des volumes relativement faibles. Je le disais Decathlon, Zalendo mais aussi le groupe Eram ou  Petit bateau financent les premiers programmes de Cétia avec la Région Nouvelle Aquitaine. Preuve d’un intérêt réel du secteur. Nous n’en sommes qu’au début du processus. Il faut d'abord tester ces produits recyclés auprès d’un plus large public, tester l’acceptabilité des consommateurs. Mais c’est un processus qui ne manquera pas de s'accélérer puisqu’une législation européenne devrait entrer en vigueur d’ici 2030 afin d’imposer un certain pourcentage de matière recyclée dans chaque vêtement que nous achetons.