Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce lundi, il s'intéresse à une scierie landaise autosuffisante en électricité, une première en France.
Ce lundi matin, une scierie qui a atteint l’autosuffisance énergétique.
C’est une première dans les Landes et peut-être en France. La Scierie Bédora installée à Pomarez est désormais autosuffisante en énergie depuis avril dernier. C'est Frédéric Léonard, qui dirige cette scierie à taille humaine depuis 2018 et comptant une dizaine de salariés. Avec un papa qui travaillait à l'Office National des Forêts, Frédéric Léonard est né sous une bonne toile. Il est d’abord ouvrier, acheteur forestier, avant de devenir gestionnaire et de diriger la scierie Bédora, qui cherchait un repreneur il y a quatre ans. Il est aujourd'hui à la tête de deux autres sociétés : Palettes Landes Chalosse pour la découpe et les Bois Imprégnés pour le traitement des bois, des entreprises situées à seulement quelques dizaines de kilomètres les unes des autres et ayant des activités complémentaires. Une sorte d’économie circulaire sauce landaise.
Comment a-t-il réussi le pari de l'autosuffisance énergétique ?
Il faut déjà dire que depuis 2018, Frédéric Léonard multiplie les démarches RSE. Avec un mobile home d’occasion, il crée une grande salle de pause qui n’existait pas du tout dans la scierie. Il impose la semaine de 4 jours. Un intéressement sera bientôt mis en place pour les salariés.
L’idée d’être énergétiquement autonome est venue très tôt, mais la crise du COVID est passée par là. En janvier dernier, les deux nouveaux hangars de 600 mètres carrés muni de panneaux solaires sont enfin debouts. Les économies d’électricité se font déjà sentir, mais la scierie tourne à l'énergie solaire, elle ne tourne pas encore à 100 %, l'ensoleillement n'étant pas suffisant. Avec le retour du beau temps en avril, c’est désormais chose faite. Economie estimée 10000 euros par an.
Frédéric Léonard compte même faire des bénéfices grâce à ces panneaux photovoltaïques en revendant à Enedis le surplus. En fin de journée et les week-ends, l'énergie produite peut désormais rejoindre le réseau électrique classique depuis la fin août. Estimation de la revente : 23 000 €/an pour un investissement de 430 000 €/an.
Retour de l’investissement dans 15 ans environ.
Quels sont les prochains paris de Frédéric Léonard ?
C’est là que Frédéric Léonard a souri au téléphone quand je lui ai posé la même question et il m’a répondu : ben c’est déjà pas mal. C’est vrai que c’est déjà pas mal une scierie autosuffisante en électricité. Ses deux autres sociétés vont suivre le même chemin. Et l’entrepreneur ne s'arrête pas là. Il vise d’autres rachats de sociétés à taille humaine, 10 salariés maximum, afin d’y mener cette même politique RSE : semaine de 4 jours, intéressement et autosuffisance énergétique.