Est-ce qu’on peut définir une frontière entre le besoin vital et le plaisir superflu ? On distingue d’ordinaire entre la faim et la gastronomie, et il faut commencer par manger à sa faim avant de s’occuper de cuisine et de mets raffinés. Mais notre invité, Olivier Assouly, nous explique que la frontière entre le manque et le luxe, le besoin et le désir, n’est pas si nette. Dans les camps de concentration, les prisonniers étaient criminellement affamés ; mais dans ce contexte, étrangement, le moindre bol de soupe ne faisait pas que combler un manque, mais apportait un plaisir gustatif. A l’inverse, aujourd’hui qu’une bonne part de la population mange à sa faim, l’industrie de l’alimentation organise ce qu’Olivier Assouly appelle une « faim par excès », en trouvant les moyens d’entretenir le besoin de manger, même quand les ventres sont pleins.
Retrouvez Qui vive ? tous les samedis de 15h à 16h présenté par Raphaël Enthoven.