Chaque matin, Samuel Etienne revient sur ce qui fait la Une des quotidiens nationaux.
Une même actualité à la Une de quasiment tous vos quotidiens ce matin : le sauvetage du site d'Alstom à Belfort, grâce aux commandes inespérées de l'État et de la SNCF.
Et vos journaux sont également quasi-unanimes pour dire que c'est du grand n'importe quoi !
Les Échos parlent d'un "bricolage de l'État".
"Un bouffonnerie sur toute la ligne" pour l'économiste Nicolas Bouzou qui rappelle qu'il ne s'agit là que d'empêcher le déplacement de 400 emplois et non leur suppression, et écrit : ce "sauvetage constitue un tel fiasco qu'on se demande s'il n'a pas été inventé par un pédagogue génial pour donner un exemple de ce à quoi peut aboutir l'ingérence quand elle est à côté de la plaque de bout en bout".
En Une de L'Opinion, "Les 7 délires, les 7 folies" du plan Alstom.
Pêle-mêle, le coût aberrant par emploi préservé, les emplois menacés chez les concurrents, la dette accrue de la SNCF, le mauvais signal aux vrais licenciés, ou encore l'idée de mettre des TGV sur des lignes intercités, en quelque sorte des "Ferrari sur des départementales".
Le Canard Enchaîné pousse l'image des Ferrari un peu plus loin : "C'est comme si quelqu'un achetait 15 Ferrari décapotables pour en faire des bacs à fleur".
Le Canard voit en François Hollande non pas un chef de gare mais un "chef de gag" et imagine Manuel Valls déclarant, dans un dessin de Miro, "on achètera aussi quelques rames de TGV pour le métro parisien".
Le Figaro n'est pas en reste.
"Electoralisme à très grande vitesse" : voilà la Une du journal ce matin. "Quand l'État déraille" écrit Gaëtan de Capèle dans son édito.
Une voix dissonante s'élève toutefois ce matin dans le concert de critiques.
Celle de Libération, qui parle d'une "excellente nouvelle", regrettant seulement le temps de l'État stratège qui nourrissait en son sein des champion aptes à damer le pion aux plus grandes boites américaines ou asiatiques.
Hors l'actualité Alstom à la Une donc de la plupart de vos journaux, cette interrogation en Une du Parisien-Aujourd’hui en France : "Votre médecin est-il une brute ?".
Le journal met en avant le dernier livre du médecin Martin Winckler : "Les brutes en blanc, pourquoi y a-t-il autant de médecins maltraitants ?".
Un livre où l'auteur dénonce une médecine déshumanisée. Des médecins, parce qu'ils estiment faire partie de l'élite et parce qu'ils n'ont jamais reçu en fac de cours d'éthique et de psychologie, pensent qu'ils ont tous les droits, qu'ils sont moralement supérieurs à ceux qu'ils soignent".
Or, dans l'acte de soigner, le médecin est un remède en soi. Plus le médecin écoute, conseille, réconforte et meilleurs seront les résultats.