Chaque matin, Samuel Etienne revient sur ce qui fait la Une des quotidiens nationaux.
Une revue de presse 100% présidentielle américaine, à l'image des Unes de vos journaux ce matin, toutes consacrées à ce jour de scrutin aux États-Unis.
C'est un choc, celui de deux candidats bien sûr, mais aussi "le choc de deux Amériques" pour Le Figaro, qui constate que l'Europe en général, et la France en particulier, votent Hillary Clinton.
Mais voilà, ni l'Europe ni la France ne votent bien sûr.
La Une de Libération est l'illustration de cette préférence française pour la candidate démocrate.
"Le grand flip" : voilà la Une de Libé, qui barre un profil inquiétant en ombre chinoise, d'un homme qui vocifère. On reconnait Donald Trump bien sûr.
Souvenons-nous ce matin des articles de la presse française, européenne, et américaine sur Donald Trump, au tout début de sa campagne. Un clown, dont beaucoup se moquaient et dont il valait mieux rire. Avant que le clown ne balaye tous ses adversaires lors de la primaire républicaine. Un clown, aujourd'hui crédité par les sondages du vote de près d'un Américain sur deux. Près d'un Américain sur deux et surtout pas plus, espère ce matin Libération qui consacre ce matin 12 pages à l'élection.
"Le rêve américain"
Ne vous y trompez pas, il y a beaucoup d'ironie dans ce titre de Une du Parisien-Aujourd’hui en France.
Le Parisien résume l'enjeu : "D'un côté le symbole même de l'establishment, de ce Washington honni et dynastique, sans charisme, j'ai nommé Hillary Clinton. De l'autre un répugnant pervers machiste, fléau médiatique totalement incontrôlable : Donald Trump".
Ce rêve américain, écrit le journal, il a fait "'pschitt", dans un pays où beaucoup d'électeurs se disent écœurés par la tonalité de la campagne.
Il y a un mot qui revient souvent dans vos journaux ce matin : Fracture.
"Fracture américaine", la Une de La Croix ce matin.
"Sous la boue du duel Trump-Clinton, les fractures de la société américaine" : voici celle de L'Humanité.
Pour L'Huma, si Trump a connu le succès que l'on sait dans cette campagne, c'est qu'il a su surfer sur les traumatismes d'une société américaine fracturée par le néo-libéralisme.
"Jamais le pays n'a été aussi inégalitaire, un phénomène qui frappe maintenant de plein fouet la classe moyenne, la middle class, dont la rémunération a stagné sinon baissé au cours de ces vingt dernières années".
Donald Trump, l'homme qui a su surfer sur cette frustration : le rêve américain, la réussite professionnelle promise à quiconque saurait se retrouver les manches, se serait évanoui.