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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, il revient sur les articles évoquant l'adoption de la loi Immigration cette nuit.

Évidemment, tous les gros titres concernent ce matin cette adoption psychodramatique de la loi Immigration.

Pour donner le ton, un coup d’œil d'abord sur la presse Régionale, traditionnellement moins partisane et moins éruptive que la presse parisienne.

C’est "Le séisme" pour la Provence de Marseille, "Le séisme en Macronie" précise Le midi Libre, "La Macronie Fissurée" annonce le Républicain Lorrain, "La Macronie sur le point d’imploser" titre Le Dauphiné Libéré.

Ensuite, pour bien comprendre ce qui s’est passé prenez le temps de lire le récit de la journée d’hier.

Élisabeth Borne se doutait-elle des ravages qu’elle s’apprêtait à provoquer lorsqu’à une heure du matin dans la nuit de lundi à mardi, elle a topé avec Bruno Retailleau sur l’APL écrivent par exemple Olivier Beaumont et Pauline Théveniaud du Parisien Aujourd’hui en France ?

Au fond, la Première ministre sait bien qu’il y a un hic mais c’est Emmanuel Macrona qui a insisté auprès d’elle lors d’un échange au téléphone, « Je veux un texte, je veux un vote » martèle alors le président au bout du fil. 

Ce texte il l’aura donc, Commission mixte paritaire conclusive.

Et c’est là qu’intervient le coup de théâtre.

Un timing impeccable, raconte Paul Laubascher du Figaro. Le sourire aux lèvres Marine Le Pen pénètre dans la célèbre salle des Quatre colonnes de l’Assemblée pour y déclaré que le RN va voter le texte.

Mais ce n’est pas tout, elle ajoute que ce texte est une victoire idéologique.

"Oui c’est le baiser qui tue", résume Cécile Cornudet dans les Echos.

Déjà très tendue, l’ambiance dans la majorité vire au psychodrame. Sept ministres dont Clément Beaune laisse fuiter qu’il pourrait démissionner. Un député de la majorité pleure au téléphone. Et en coulisse certaines grande figure de la macronie se lâchent. « C’est une honte… Libé va titrer « le RN sauve Macron et Borne ». C’est dire, soit dit en passant ce qui inquiète les députés de la Majorité.

C’est encore pire pour le camp présidentiel.

En Une, Libération a choisi deux citations pleine page lettre blanche et rouge sur fond noir. La première est d’Emmanuel Macron, « Vous m’avez élu pour faire barrage à l’extrême droite, ce vote m’oblige », avait il déclaré le soir de sa réélection.

L’autre phrase c’est celle de Marine le Pen hier donc. "Pour le RN la loi immigration signe une victoire idéologique".

Parce qu’alors ça, ça ne passe pas mais alors pas du tout à gauche. En attendant Le monde cet après midi, Libération est pris d’une véritable rage. Dans son éditorial, Paul Quinio dénonce une déchéance, une faillite macroniste et une bérézina démocratique.

Depuis le Baptême de Clovis on a beau savoir qu’il faut bruler ce que l’on a adoré. On écarquille quand même les yeux en lisant 4 pages plus loin le papier de Thomas Legrand. « Le macronisme, une substance molle flasque, sans caractère ni conviction, écrit-il. "Une sorte de sombre liquide facilitateur pour l’extrême droite".

Autre ton à la Une du Figaro où finalement Vincent Trémollet de Villers estime que Macron mérite ce qui lui arrive.

Longtemps, le président à refusé d’évoquer la question de l’immigration. Sous la pression de l’opinion, il s’est trouvé contraint d’y consacrer une loi. Plutôt que de répondre au consensus populaire, il a cherché à ne pas déplaire aux derniers cercles de la gauche morale. Celle qui crie au racisme quand elle entend le mot frontière. C’est ce choix mondain plutôt que politique qui a rendu cette loi aussi vulnérable.

Et laissons provisoirement le mot de la fin sur le sujet à Hubert Coudurier. L’éditorialiste du télégramme qui depuis sa lointaine Bretagne signale que si Macron a perdu les Français eux ont gagnés ! Ils ont été entendus eux qui approuvent à une large majorité rappelle-t-il ce projet de loi sur l’immigration.

Que faut-il retenir ce matin dans le reste de la presse ?

D’abord le papier cinglant de Stéphane Durand Souffland. Le très expérimenté chroniqueur judiciaire du Figaro a suivi l’intégralité du Procès de Monique Olivier et n’a pas de mot assez dur pour dénoncer un procès raté. Un président de cour d’assise complètement à côté de la plaque. Et un procès qui aura surtout mis en lumière les errements invraisemblable de la police de Versailles.  

Sur un ton plus guilleret, lisez aussi la Chronique de Gaspard Koenig dans les Echos. Le philosophe libéral est très agacé par ce gouvernement qui nous traite comme des enfants et qui entend nous expliquer comment relever le défi de la parentalité. Il a entendu le garde des Sceaux qui souhaite distinguer les parents défaillants des parents dépassés pour ne sanctionner que les premiers.

Étant parent de deux ados, explique Koenig excédé, je suis très curieux que l’administration m’explique cette différence. Koenig qui suggère plutôt de soumettre l’exécutif à ce même traitement. Avec la mise en place d’une commission de gouvernementalité qui distinguerait les ministres défaillants dont la démission suffira et les ministres dépassés qui seront condamnés à des travaux d’intérêt général. 

Et puisque l’on parle parentalité, 91% des Français peuvent pas attendre la naissance pour connaître le sexe de leur enfant.

C’est ce que nous apprend une étude de l’Ined que s’est procuré la Croix.

Ce qui est intéressant c’est que la proportion de gens qui demande le sexe avant la naissance varie en fonction du niveau d’étude et de la pratique religieuse. Moins vous êtes croyant plus vous voulez savoir. Et plus vous êtes diplômés, plus vous restez dans l’ignorance.

Pourquoi ? Parce que vous êtes plus à même de résister aux normes sociales dominante et que vous êtes aussi plus tolérant à l’incertitude.

On ne sait pas si Emmanuel Macron aurait demandé à savoir, s'il avait eu des enfants…