La presse qui ne veut pas mourir pour Marioupol et une nouvelle réforme du chômage alors que l'encre de la précédente n'est pas encore sèche

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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, les propos d'Emmanuel Macron sur l'envoi de troupes militaires en Ukraine qui fait polémique et une nouvelle réforme du chômage.

Qui veut mourir pour Marioupol ?

C’est peut dire que les journaux accueillent fraichement la proposition d’Emmanuel Macron qui « n’exclut pas d’envoyer des troupes françaises en Ukraine ».

Des gazettes qui oscillent ce matin entre stupeur et tremblements indignés !

« Macron le va-t’en Guerre » s’offusque par exemple la Dépêche du Midi à Toulouse… « Et maintenant des troupes ? » s’interroge, interloqué, le Parisien Aujourd’hui en France en une.

« Parce que jusqu’ici cette hypothèse faisait figure de ligne rouge infranchissable entre toute -rappelle Henri Vernet dans ses colonnes-,

pour une raison majeure, pas question de risquer l’escalade, la confrontation directe avec la Russise dotée de l’arme nucléaire ».

« Macron a levé un tabou », annonce aussi La Croix. "Macron (est surtout) isolé en Europe", titre le Figaro.

Une bourde ?

Reste la grande question : pourquoi a-t-il fait cette déclaration ?

En fait, les avis divergent.

Il y a ceux d’abord qui pensent que c’est une bourde. « Le plus probable -écrit par exemple Philippe Gélie dans le Figaro-, c’est qu’Emmanuel Macron a parlé trop vite. Il s’est drapé dans la cape du chef de guerre face à Poutine mais il l’a fait sans troupe ni munition. Un peu comme quand il avait parlé d’une coalition anti Hamas ».

Il y a ceux ensuite qui estiment que la petite phrase est le signe d’un changement de ton important de la part d’Emmanuel Macron qui au début de la guerre ne voulait pas humilier la Russie.

Dans l’Opinion Jean-Dominique Merchet écrit « qu’assumer officiellement la présence de conseiller militaires en Ukraine, c’est adresser un signalement stratégique à Moscou : derrière eux il y a la France, sa dissuasion nucléaire et l’Alliance Atlantique ».  

Résistants contre collabos !

Enfin il y a aussi tout ceux qui voit dans la déclaration du Président de la République une dimension de politique beaucoup plus politicienne.  

« Sous la guerre en Ukraine, on trouve la bataille contre le RN » explique par exemple Guillaume Tabard dans le Figaro.

« Le chef de l’Etat cherche ainsi un clivage moral et visible -écrit-il plein d’ironie-, d’un côté ceux qui veulent la victoire contre la Russie et pour la liberté. De l’autre ceux qui se soumettent à Poutine et au totalitarisme. D’un côté les résistants de l’autre les « munichois » pour ne pas dire les collabos. Mais la réalité ne correspond pas à ce schéma rêvé -poursuit-il- car tous les partis l’on sévèrement critiqué et pas seulement le RN ».

Et dans le même journal, le sondeur Stéphane Rozès confirme : « Le Pari du Président de la République est risqué sur le plan intérieur ».

« Les Cathos de gauches sont devenus quasi invisibles »

En marge des débats qui vont agiter le Sénat sur l’inscription de l’IVG dans la constitution. La Croix s’est intéressée aux militants pro-vie…  Et surprise, peut-être, ce sont des jeunes. « A la louche 80% des manifestants ont moins de 25 ans » affirme une responsable du mouvement. Ce qui est moins une surprise c’est qu’ils sont à droite…

En fait explique un sociologue, les Cathos de gauches n’ont pas disparus mais ils sont devenus quasi invisibles dans l’Espace publics. Au cours des 30 dernières années, le dynamisme militant est clairement passé du côté droit du catholicisme…

« L’État français est aujourd’hui à un euro près »

À la Une également une nouvelle réforme de l’assurance Chômage qui semble se profiler, alors que la dernière n’a même pas eu le temps de rentre en vigueur… les Echos confirment l’info du Figaro hier. Le gouvernement s’apprête à serrer encore un peu plus les conditions d’indemnisation. Il s’agit de trouver au plus vite de l’argent, comme le dit Bruno Lemaire l’Etat français est aujourd’hui à un euro près. 

Mais pour terminer, revenons à la situation en Ukraine. Il y aurait bien quelque chose qu’Emmanuel Macron pourrait faire sans fâcher personne, et qui ne couterait pas un fifrelin à Bruno Lemaire : Ce serait Envoyer à Kiev l’arsenal découvert chez Alain Delon ! 

C’est le Parisien Aujourd’hui en France qui a révélé sur son site que les forces de l’ordre ont saisi 72 armes à feu et plus de 3.000 munitions.

Vous lirez un long papier dans le journal sur le sujet.

Une descente de gendarmerie sur fond bien évidemment de guerre entre les enfants : 

Anouchka qui affirmait dans « Elle » que ses frères se baladent toujours armés chez leur père. Anthony lui répliquant dans qu’elle est mal placée pour le critiquer parce qu’elle a passé l’été à tirer au Glock avec le chef de la sécurité du domaine et qu’elle a ramené le pistolet chez elle à Genève…

Bref, Douchy étant devenu plus dangereux que le Dombass, il n’était que temps de désarmer tout le monde.