Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, la 7e édition du sommet Choose France, le silence de Radio France après l'éviction de Guillaume Meurice et le dernier match de Mbappé au Parc des Princes.
La fin du modèle "Stato Consumériste".
La lecture de la presse peut vous rendre optimiste ou pessimiste ce matin. C’est selon. Si vous voulez commencer par ce qui va mal, prenez le Figaro. Vous devrez y lire une très longue note de Jérôme Fourquet mais vous ne perdrez pas votre temps car ce le texte va faire date, un peu à l’instar de « la France qui tombe » le livre de Nicolas Baverez qui en 2003 nous alertait avec 20 ans d’avance sur notre addiction aux déficits à la bureaucratie et la spirale de la désindustrialisation.
Jérôme Fourquet, directeur du département opinion et stratégie de l’IFOP, nous explique, lui, ce qui nous est arrivé.
Le vrai problème de la France démontre-t-il, c’est que nous avons sacrifié la production à la consommation. Et il ne s’agit pas de faire le procès d’un camp politique plus qu’un autre parce que depuis 40 ans, tous les gouvernements qui se sont succédé ont adhéré à ce même dogme. Celui de la consommation comme soutient de la croissance...
Peu importe pour eux que les fleurons industriels français passent sous pavillons étrangers, ce qui étaient essentiels à leurs yeux c’est que les Français consomment et pour qu’ils en aient les moyens, alors que dans le même temps ils travaillaient moins, il fut donc nécessaire de leur verser des subventions. C’est ce que Fourquet appelle le modèle « Stato Consumériste ». Modèle où ce sont les aides publics et non plus le travail qui soutiennent la consommation.
« Un système qui s’est appuyé sur une fonction publique de plus en plus importante, une population immigrée fournissant de nouveaux consommateurs, le tout sous l’emprise d’une administration droguée aux normes et aux règlementations » résume Vincent Trémollet de Villers dans son éditorial.
Mais nous arrivons à la fin de l’histoire. On peut bien encore inventer quelques primes à l’achat de vélo ou subvention au reprisages des chaussettes, le modèle à vécu.
Choose France !
Deux mots anglais pour soigner les maux français.
Choose France à Versailles où un nombre record de projets et d’investissements étrangers vont être annoncés se félicitent les Echos en une. En première page le Parisien aujourd’hui en France affirme notamment que Microsoft s’apprête à investir 4 milliards dans notre pays. L’entreprise va renforcer ses data centers mais également en créer un tout neuf. La commune de petit Landau dans le haut Rhin pourrait être l’heureuse élue selon le journal l’Alsace qui avance le chiffre de 200 emplois créés.
« Et tout cela est un succès pour Emmanuel Macron », reconnait Marie-Christine Tabet dans ses colonnes... Et, c’est de bonne guerre électorale ajoute-t-elle, il ne se prive pas de la faire savoir.
Le silence est d’or
« Mais qu’il se taise ! »....
Ça, ce cri du cœur, écrit Corinne Lahik à la une de l’Opinion, les députés renaissance l’entendent souvent sur le terrain.
Les électeurs ont remarqué qu’Emmanuel Macron parle... Parle beaucoup... Parle beaucoup trop. Des annonces des commentaires des Tweet, des indiscrétions. Les discours s’ajoutent aux interviews, les hommages aux commémorations.
« Emmanuel Macron où l’Art de ne pas se taire » titre le quotidien qui s’intéresse à cette com a tout va qui finit par en agacer beaucoup.
Bernard Sananès, le président d’Elabe confirme. « Le fait marquant est la démonétisation de la parole présidentielle, comme si les français avaient déjà tourné la page. Emmanuel Macron intervient tellement poursuit-il, qu’on ne différencie plus le signal du bruit ».
Le silence avant la tempête radiophonique !
Après le bruit, le silence. Celui de radio France hier qui était en grève en soutient à Guillaume Meurice. Et dans le même numéro de l’opinion Antoine Oberdorff nous raconte la guerre sourde à France Inter, entre les amuseurs de gauche et les comiques... de gauche ! les partisans de Guillaume Meurice « le gauchiste de service » comme l’appelle le journal et Sophia Aram, « Laïcarde », de gauche elle aussi mais « tendance printemps républicain » précise le quotidien. Sophia Aram qui signait hier dans le Parisien une tribune au vitriol pour dégommer son petit camarade de France Inter.
De toutes façons, les salariés de Radio France vont rapidement avoir d’autre motifs d’irritation parce que ça y est ! annonce les Echos. Le groupe radiophonique publique va être fusionné à la télé nationale. Les derniers arbitrages ont eu lieu. Après la création d’une holding en 2025, l’exécutif prévoit dès le 1er janvier 2026 une fusion de France Télévision, Radio France, France médias Monde et l’INA. Tout cela au sein d’une nouvelle entité qui s’appellera France média. Cela devrait faire du bruit dans le landernau et du silence radiophonique.
Choose pas la France
On termine par des adieux.
Ceux de Killian Mbappé qui jouait hier son dernier match au Parc des Princes. Et pour célébrer l’évènement, le PSG a d’ailleurs perdu : 3 buts à 1 contre Toulouse.
Le Club n’avait rien prévu ou presque pour rendre hommage à son ancienne idole raconte José Barroso dans l’Equipe...
« Une fin en eau de boudin -écrit-il- qui confirme l’impression tenace d’une séparation vécue dans l’amertume et le ressentiment ». Et à contre coup de l’actualité finalement.
Parce que tandis que certains « Choose France », Mbappé lui, Choose de partir.