Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, les violences qui se multiplient en Nouvelle-Calédonie, les grévistes qui profitent des Jeux olympiques.
La Nouvelle Calédonie, le mal français ?
Dans tous le journaux les mêmes photos ce matin. Clichés de barricades, de carcasses de voitures calcinées.
« L’impression d’être en guerre civile titre la Provence », « La peur de l’embrasement annonce Ouest France ».
Des quotidiens qui font ce qu’ils peuvent pour couvrir une actualité à 24 heures d’avion de leur rédaction et quand l’aéroport est ouvert. C’est donc par téléphone que le Parisien aujourd’hui en France à joint un couple installé à Nouméa depuis 3 mois.
« On a peur pour nos maisons on a peur pour nos vies » -racontent-ils. « Ils crament tout, même les pharmacies, les stations-services... Il y a des quartiers où il n’y a plus d’électricité... Un jeune émeutier a essayé de rentrer chez nous... On a mis des palettes pour barricader notre quartier ».
Des témoignages de ce type, vous en lirez beaucoup ce matin.
Une situation aux antipodes mais pas si loin de certains souvenirs.
« Des pans entiers de notre territoire sont au bord du gouffre ».
A la une de L’Opinion, Raphael Legendre convient que les choses sont différentes mais : « il est saisissant de constater à quel point ces émeutes rappellent celles de juillet après la mort de Nahel -écrit-il-, 17 000 km séparent Nanterre de Nouméa mais un même phénomène s’y répète ». D’abord, il n’y a plus de limite à la violence. Ensuite il n’y a plus de limite dans l’âge ; beaucoup d’émeutiers ont moins de 15 ans.
« Défiée, l’autorité régalienne se doit de reprendre le dessus le plus rapidement possible » prévient-il.
Et à la une du Figaro, Vincent Trémollet de Villers enfonce le clou.
Lui fait le parallèle avec l’assassinat des deux agents de la pénitentiaire mardi.
Des évènements différents écrit-il, mais qui s’ajoutent à « une même litanie de commissariat attaqué, de crimes gratuits... A Nouméa, comme à Marseille, à Mayotte comme à Incarville, l’opinion à l’impression que l’Etat a perdu la main. Que des pans entiers de notre territoire sont au bord du gouffre ».
« En réponse à cette inquiétude tournent les mêmes moulins à indignation ministériels -poursuit-il-. Pourtant à chaque fois, ceux qui nous gouvernent reculent. Comme à Notre Dame des landes,
Recul quand il faut durcir les peines. Déni sur l’Insécurité qui n’est qu’un sentiment. Déni persistant sur la part de l’immigration dans la délinquance...
Cette faillite de l’autorité, ce triomphe de l’impunité conclu-t-il, imposent à l’Etat une seule urgence, celle de reprendre le contrôle ».
« L’heure des comptes se rapproche »
Autre domaine où l’Etat doit reprendre le contrôle au plus vite... les finances publiques. « La nouvelle est passée un peu inaperçue hier -écrit Etienne Lefebvre des Echos-, mais les prévisions économiques pour la France, publiées par la Commission européennes ont de quoi inquiéter les autorités ».
« L’heure des comptes se rapproche, prévient-il. Après le verdict de standard & Poor sur la dette française à la fin du mois, la France devrait être mise sous procédure de déficit excessif par la commission mi-juin ». Et contrairement à ce qu’affirme Emmanuel Macron ajoute l’éditorialiste, en matière d’économie le plus dur reste à faire.
Les jeunes avec Bardella
Dans ce contexte un sondage très intéressant à lire dans la Croix sur le vote des jeunes aux futures élections européennes.
D’abord première surprise, les 18/25 s’y intéresse plus qu’on ne croit. Ensuite quand on leur demande pour qui ils vont voter ? Ils répondent la radicalité. Jordan Bardella obtiendrait 32% de leurs suffrages. LFI est second à 17%. la liste de la Macronie n’arrive qu’en 6eme position avec seulement 6 petits %.
Noël avant l’heure
Sur le front social maintenant les JO c’est décidément Noël avant l’heure. Dans le Parisien vous découvrirez la grosse prime que vont empocher ls agents de la RATP. Jusqu’à 2.500 euros pour les conducteurs de métro. Réaction du secrétaire fédéral FO. « Nous sommes globalement satisfait ».
Dans les Echos, on apprend que la Mairie de Paris a aussi lâché pour éviter une grève olympique des éboueurs : Prime jusqu’à 1900 euro plus une augmentation mensuelle de 50 + 30 euros. Quel dommage que les Jeux à Paris n’aient lieu que tous les 100 ans !
Un patron nommé François
Quant à Anne Hidalgo qui se rend aujourd’hui au Vatican elle ne sera pas dépaysée. Parce que Le plus petit état du monde est aussi le théâtre d’une crise sociale inédite nous raconte Jean Marie Guénois dans le Figaro. « Du jamais vu, Une cinquantaine de salariés menacent de saisir la justice pour maltraitance ».
Et c’est bien le pape qui est responsable juridiquement et moralement explique-t-il. Il exige notamment des agents du musée du Vatican qu’ils remboursent leurs heures chômées pendant la crise Covid.
François, pape social à la ville serait en fait un patron implacable dans son palais. Tout cela vous rappelle peut-être l'Évangile de Saint Matthieu. « Observez et faites tout ce qu'ils vous diront, mais ne faites surtout pas ce qu'ils font ».