5:17
  • Copié
, modifié à

Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, les élections américaines et le succès de la firme Hello Kitty.

Qui vote Donald Trump ?

C’est la question du jour et la réponse : personne !

Enfin personne en France.

« Même le RN ne soutient plus Trump » souligne Guillaume Tabard du Figaro. « Il y a huit ans -rappelle-t-il- l’homme d’affaire entré en politique détonnait déjà par son style et la radicalité de ses positions. Mais parce que brocardé par les élites, combattus par les milieux artistiques et médiatiques il apparaissait d’abord comme un candidat antisystème... Se dire trumpiste était alors d’autant plus concevable qu’Hillary Clinton représentait jusqu’à la caricature une certaine gauche coupée du peuple. »

« Mais le Trump de 2024 n’est plus celui de 2016 -poursuit-il-, entre temps il y a eu la marche sur le capitole et autant il y a 8 ans la filiation avec Trump pouvait tirer le RN vers le haut, autant aujourd’hui elle tire vers le bas ».

Donc non en France personne ne soutient Trump. Sauf que les Etats Unis ne sont pas la France.

Et pour comprendre pourquoi il a de fortes chances de l’emporter la nuit prochaine, il faut lire le portrait de que brosse de lui Adrien Jaulme dans le même Figaro.

« Trump incarne un personnage dont les fondateurs de la République américaine féru d’histoire antique se méfiaient par avance : celui de l’homme fort soutenu par un mouvement populaire. César Ou Néron, il incarne pour les uns le recours contre les institutions corrompues pour les autres le grand corrupteur agent du Chaos et de la division ».

Et puis quoi qu’on en pense c’est une bête de scène. Dans l’Opinion  Lola Ovarlez rappelle que depuis 2016, le candidat Républicain aura tenu plus de 500 meeting, « il est en fait en campagne sans interruption telle une machine qui  ne sait pas s’arrêter ». « Et en 8 ans il a su construire une base de supporter solides, acharnés, jeunes comme vieux, blancs comme noirs, homme comme femme ».

 

« Le sondage est un art aux USA »

 

Une chose est sûre, le scrutin va être serré pensez-vous ?  

Eh bien non, ce n’est même pas sûr. C’est effectivement ce que prédisent les sondages mais le problème c’est qu’il n’arrête pas de se tromper rappelle Le Parisien. Lors des 2 dernières élections, le vote Trump a à chaque fois été largement sous-évalué.

Et cette année « les sondeurs sont à nouveau terrifiés à l’idée de sous-estimer Trump » explique dans les Echos Joshua Clinton... Et il sait de quoi il parle c’est effectivement le président de la commission qui a été créé après le fiasco des sondeurs de 2020. En fait le scrutin pourrait même être moins serré qu’on ne le dit. Et le problème c’est que dans ce cas certains pourraient y voir la preuve d’une fraude électorale... 

« Faire un sondage aux Etats Unis aujourd’hui conclu-t-il, se rapproche plus d’un art que d’une science ». Ce qui n’est pas complètement rassurant dans un pays où l’on adore l’impressionnisme.

 

« La musique d’un côté, le business de l’autre ».

Nous allons clore ce chapitre américain avec un artiste. L’un des grands supporters de Kamala Harris. Le problème c’est qu’il ne votera pas pour elle aujourd’hui. Pourquoi ? Parce qu’il est mort hier. Quicy Jones. Musicien, compositeur, arrangeur, producteur de génie, il restera dans l’histoire de la musique pour son son incomparable. Très beau portrait de lui signé Olivier Nuc du Figaro.

« Dans les années 60 il fonde le meilleur groupe de Jazz de la planète. Mais nous crevions la dalle » raconte-t-il. 

C’est là, déclare quincy, que « j’ai découverts qu’il y avait la musique d’un côté et le business de l’autre ».

Et il va effectivement devenir un roi du business jusqu’à superviser l’album Thriller de Michael Jackson vendu à 65 millions d’exemplaires !

Long compagnon de route du Parti démocrate, il avait proposé ses services à Baraq Obama en cas de création de l’équivalent d’un ministère de la Culture.

Donald Trump y a parait-il vu un signe il est décédé hier à l’âge de 91 ans.

 

« Pas une ride et pas de bouche non plus ! »

Mais nous allons terminer avec une quinquagénaire en pleine forme. Pas une ride et pas de bouche non plus. Juste un nœud rouge sur la tête.

Si je vous dis qu’elle est japonaise et que c’est une chatte toute blanche vous aurez sans doute compris de qu’il s’agit d’Hello Kitty.

Et si les Echos lui consacre une pleine page ce matin, c’est que certes elle célèbre ses 50 ans mais surtout que cette « Icone kawai vaut 90 milliards de dollars ».  Elle se décline sur près de 50 000 produits différents.

C’est une franchise plus rentable que celle de Mickey ou Star Wars souligne Yann Rousseau, le correspondant du journal à Tokyo.

Pourquoi ce succès ? « Il est lié à ce design très simple sans véritable expression où chacun peut projeter ses propres interprétations analyse un expert ».

Certaines féministes sont aussi hyper remontées contre hello Kitty, Elles y voient un symbole de l’infantilisation des femmes et leur effacement dans la vie politique ou économique.

Bon c’est vous qui voyez. Reste une question : une créature de sexe féminin, toute blanche, sans bouche, donc qui ne s’exprime pas et qui gagne beaucoup, beaucoup d’argent.

À votre avis pour qui voterait elle aux États-Unis ?