Un chemin de croix pour la majorité, la vie sexuelle de Mohamed Amra en prison et le foot français qui reverdit après la pluie

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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour.

Rien n’est joué.

C’est en tous cas ce qu’on se répète en boucle notamment dans le camp macroniste pour ne pas sombrer dans la déprime.

Le président de la République a passé un week-end enfermé à la lanterne raconte Olivier Beaumont du Parisien Aujourd’hui en France. Se remontant le moral à la lecture d’un sondage Elabe indiquant qu’un électeur sur 3 pourrait encore changer d’avis. Dans le camp présidentiel on s’autopersuade que s’est bon signe, en oubliant peut être que cela peut fonctionner dans les deux sens et que Valérie Hayer n’a peut-être pas terminé par sa glissade en tobogan.

Parce qu’il faut bien le dire, la lecture de la presse depuis hier est terrible pour la majorité.

En cause évidemment la dégradation de la France par l’Agence de notation Standard & Poor. 

Même la Tribune Dimanche, qui n’est pourtant d’une hostilité farouche à la Macronie (Disons cela comme ça...)  Même la Tribune reconnaissait hier que cette décision est une catastrophe pour le camp présidentiel : « Un revers majeur pour le Chef de l’Etat, un camouflet pour le patron de Bercy -écrit Bruno Jeudy dans son éditorial. Une flèche en plein cœur pour un pouvoir qui était encore en mesure de s’enorgueillir d’une compétence économique ».

Ce matin dans les Echos, Renaud Honoré raconte d’ailleurs le week-end cauchemardesque de Bruno Lemaire tentant de faire bonne figure et multipliant les interventions médiatiques, pour expliquer sans rire que si la note de la France avait été dégradée c’est parce qu’il avait lui-même sauver l’économie nationale.

« Cet assaut de justifications plus ou moins heureuses, écrit le journaliste des Echos, est à la hauteur du revers politique subi par le gouvernement ».

« Et Tout cela va être lourd à porter pour l’ancien banquier dont on a longtemps prétendu que l’économie était le point fort estime aussi Yves Thréard à la une du Figaro. Emmanuel Macron est à présent rattrapé par un procès en mauvaise gestion qui va vraisemblablement lui coller à la peau jusqu’ à la fin de son mandat ».

V.Hayer : « Un lapin dans les phares d’une voiture ».

Mais le papier le plus cruel, c’est celui d’Antonin André dans le Journal du Dimanche. Il raconte la panique qui gagne le camp présidentiel. « L’imminence de la débâcle délie les langues. Etape par étape, les uns et les autres refont l’histoire d’une défaite annoncée.

« Le timing d’abord, raconte un poids lourd du gouvernement. Macron nous disait : on attend on attend. Glucksman va s’effondrer !

Puis Valérie Hayer a été balancée dans l’arène... Un lapin dans les phares d’une voiture ».

« La suite de la campagne est un modèle du genre pour s’assurer la défaite. Effarée par la campagne déstresse, une ministre témoigne... je ne vois pas comment on va tenir 3 ans sans une dissolution »...

Ce qui nous amène à parler des deux motions de censures qui seront votées aujourd’hui.

« Notre stratégie est incompréhensible ».

Mais curieusement, c’est moins le gouvernement qui semble risquer quelques choses aujourd’hui que les Républicains. Sauf grosse surprise ils ne voteront effectivement pas la censure. Ils ont déjà annoncé qu’ils attendaient l’automne.

L’objectif du rassemblement national qui dépose l’une de ses motions c’est donc de souligner les ambigüités des LR vis-à-vis du gouvernement explique Christine Ollivier dans l’Opinion.

« Après avoir agité la menace d’une motion de censure pendant des semaines, les Républicains se retrouvent pris à leur propre jeu. Et un responsable des LR en convient. Pour les gens notre stratégie est incompréhensible ».

Lupanar au parloir

Depuis l’évasion sanglante de Mohamed Amra, on n’en finit pas de faire des découvertes sur le quotidien des détenus dans notre beau pays.

Le Parisien Aujourd’hui en France nous avait déjà raconté comment ce trafiquant avait transformé sa cellule en espace de « télétravail du crime ». 

On apprend aujourd’hui dans le même journal, qu’Amra avait aussi aménagé le parloir en lupanar. Il recevait en prison quantité de visite de jeunes femmes qui se faisait passer pour sa sœur. Visiblement cela ne posait aucun problème à l’administration pénitentiaire. Et dans son édito Frédéric Michel résume bien le malaise général : « chaque semaine lève un peu plus le voile sur une réalité dérangeante -écrit-il-. Où l’on découvre que les caïds les plus nocifs pour la société mène derrière leurs affaires derrière les barreaux presqu’aussi facilement que s’ils étaient en liberté. Qu’ils s’agissent de gérer leurs buisines ou leurs plaisirs personnels ».  

Un petit truc en plus

Un mot de foot pour finir mais ne s’agit-il que de football ?

Après tout, sur le papier, ce n’était hier que d’un match entre une équipe mal classé de ligue 1 et une équipe végétant en Ligue 2.

Sauf que cette équipe c’est St Etienne et les verts qui remonte dans l’élite c’est un petit truc en plus comme dirait Artus. Cela relègue Rolland Garros le Réal, Mbappé et le reste de l’actualité sportive loin en pages intérieurs de l’Equipe ce matin.

C’est qu’ils s’attachent aux verts une électricité et un sentiment qui les quittent peu depuis 50 ans s’excuse Vincent Duluc dans son éditorial.

A St Etienne Hier en fin d’après-midi c’était déjà de la folie raconte aussi Laurent Grandcolas...

A croire que certains clubs ne meurent décidément jamais.