Chaque matin, Natacha Polony nous présente les différents éditos qui font la Une de la presse.
"François Hollande a presque tout essayé en matière de communication pour endiguer la glissade. Il lui restait une revue intello", nous dit Alain Dusart dans l’Est Républicain. Visiblement, l’interview dans le Débat ne suffira pas à freiner la descente.
Dans l’Opinion, Rémi Godeau est indulgent. Il trouve l’entretien "de haute tenue". Une revue intello, ça fait tout de suite haute de gamme. Il veut sans doute dire par rapport à ce qui a précédé : "Sourd aux railleries sur son bavardage permanent, le chef de l'État n'en finit pas d'analyser, de justifier, de réinterpréter un quinquennat déjà zappé par neuf Français sur dix. Jamais Président de la Ve République n'aura autant commenté sa propre action. Le crypto-candidat continue de court-circuiter le jugement de l'Histoire pour mieux valoriser son histoire. Gouverner, c'est réhabiliter... le plus impopulaire des mandats".
Et que fait-il pour convaincre ? Il propose une vision, un programme, une espérance ? Non. "Il s’en prend à ceux qu’il devra d’abord éliminer de la course présidentielle, nous dit Matthieu Verrier dans la Voix du Nord : les autres candidats de gauche. L’heure est à la "clarification". Le mot se promène sur toutes les lèvres socialistes depuis deux ans. Elle n’est jamais intervenue". "L’homme de la synthèse veut cliver" nous dit Matthieu Verrier, c’est-à-dire délégitimer Jean-Luc Mélenchon et Arnaud Montebourg d’un côté, Emmanuel Macron de l’autre. "Les dévots du hollandisme veulent sans doute croire que leur héros pourra passer par un " trou de souris " pour se retrouver au second tour, suppose Bruno Mège dans la Montagne, mais qu'en pense l'intéressé ? A priori, même Sarkozy l'adversaire rêvé n'est pas en mesure de rendre ce miracle possible".
Alors imaginez l’exercice : viser un trou de souris en cours de glissage. Ce n’est pas dans une revue intello qu’il fallait le tenter, c’est dans un numéro de cirque.