Chaque matin, Natacha Polony nous présente les différents éditos qui font la Une de la presse.
"Avec les images, hier, de Christine Lagarde arrivant à la Cour de justice de la République (CJR), les Français", nous dit Jean-Marc Chevauché dans le Courrier Picard, "ont à nouveau entendu parler de Tapie, l’homme qui a alimenté toutes les rubriques de la presse : politique, justice, immobilier, cinéma, théâtre, sports, économie… On attend avec impatience ses fiches cuisine." Mais trêve de sarcasmes, l’éditorialiste nous résume la situation : "C’est pour son choix de l’arbitrage dans l’affaire Tapie/Crédit Lyonnais que Mme Lagarde se retrouve devant la CJR.
On lui reproche, du temps où la directrice du FMI était ministre de Nicolas Sarkozy, d’avoir été négligente en laissant Tapie s’expliquer devant un tribunal d’exception, un tribunal privé, puis de n’avoir pas fait appel de la décision. À l’issue de laquelle, Nanard le magnifique a tout de même récupéré plus de 400M€ d’argent public." L’homme de la rue, nous dit-il, "entend de cette affaire les mots qui claquent : millions d’euros, justice privée, tribunal d’exception, arbitrage". Et celui-ci : "Négligence. Voilà bien le mot de cet étrange procès qui s'est ouvert hier devant la Cour de justice de la République", écrit Bernard Stéphan dans La Montagne. "Est-ce que la négligence est un délit ?" Pour l’éditorialiste, la procédure est sujette à caution. Une cour composée de parlementaires, pas d’accusation de la part du parquet général…
"Mme Lagarde semble être un fusible, sa responsabilité pourrait être amoindrie. On ne nous fera pas croire qu'au moment des décisions pour l'arbitrage Tapie, il n'y a pas eu implication au plus haut niveau de l'État." Certes. pour l’instant, nous dit Xavier Brouet dans le Républicain Lorrain, "seule à supporter le fardeau, voilà que Lagarde entonne l'air du 'responsable mais pas coupable'. Sa carrière au FMI en eût-elle à souffrir que cela ne réparerait pas le coup porté à un pays écœuré par d'aussi coupables légèretés."