Chaque matin, Natacha Polony nous présente les différents éditos qui font la Une de la presse.
Le mot du jour : social-libéralisme
"Sale temps pour les hommes pressés du social-libéralisme, jubile Michel Guilloux dans l’Humanité. De la fin de Blair et de ses émules à la tête du Labour à l'échec cuisant de Renzi, dimanche, un fil se retend en Europe: celui de la colère sociale. Avec Hollande et Macron, l'hôte de Matignon a tout fait pour interdire un véritable choix de société contestant les dogmes capitalistes. Solidarité, progrès social, égalité, fraternité et même libertés ne sont pas à son menu". Le cas Valls est évidemment celui qui retient l’attention de nos commentateurs. Dans l’Est Républicain, Philippe Marcacci le voit jouer le coup d’après, "s’établir en maître des lieux des ruines socialistes". Dans la Dépêche du Midi, Jean-Claude Souléry estime probable que "Manuel Valls sera bien seul à en défendre les résultats, mais, du même coup, il apparaîtra aux yeux des sympathisants de la gauche en candidat loyal, autant dire un candidat légitime comme l'aurait été le Président sortant". Pas sûr que ça lui porte chance. Cela dit, le discours était de bonne tenue. "Manuel Valls emploie les mots, nouveaux pour lui, de réconciliation, humilité, unité, note Laurent Bodin dans l’Alsace. Son programme est à l'avenant, pavé de bonnes intentions, que ce soit en matière d'environnement, du rôle de l'État, de fiscalité". "Cette magie du verbe digne d'une tragédie racinienne, excitant les sens, les émotions, la fierté, les valeurs, ajoute Hervé Chabaud dans l’Union, avait comme seul objectif de frapper l'opinion. Comme si c'était un homme neuf qui se présentait devant le pays. L'appel d'Évry se devait d'être inspiré, bouleversant. Il a été théâtral et excessif dans chaque scène de ce premier acte. Manuel Valls s'est auto-promu chantre de la réconciliation". Bref, l’homme des deux gauches irréconciliables en a fait beaucoup. Trop, peut-être. Comme dans une tentative désespérée pour sauver ce social libéralisme qui s’effondre partout en Europe. Pas sûr que cela suffise.