Chaque matin, Natacha Polony nous présente les différents éditos qui font la Une de la presse.
"Duel", "règlement de compte à LR Corral", on est dans la métaphore cinématographique, ce matin : entre western et film de gangster. "François Fillon a tiré à vue et sans sommation" constate Alain Dusart dans l’Est Républicain. "François Fillon a sorti le gros flingue à six coup hier" pour Jean-Louis Hervois dans la Charente libre. Tout à coup, les commentateurs se délectent, ils sentent qu’il va se passer quelque chose. "Qui aurait cru qu'un garçon aussi bien élevé que François Fillon, plutôt prudent de nature, tiennent des propos d'une telle virulence contre un ex-président de la République ?" se demande Pierre Fréhel dans le Républicain. Non pas que les propos de l’ancien premier ministre, "qui imagine un seul instant le général de Gaulle mis en examen ?", choquent qui que ce soit.
En fait, il semble que François Fillon ait tout simplement mis des mots sur ce que tous les observateurs pensent. Mais au-delà du commentaire sportif, certains poussent l’analyse un peu plus loin. D’abord sur la mécanique de la primaire. Et pas seulement parce qu’elle risque de laisser les partis en ruines : "confier les clés de la présidentielle au cœur militant de chaque parti, s’inquiète ainsi Michel Urvoy dans Ouest France, c'est offrir à des minorités dures le soin de décider pour une majorité de Français". A ceci près que, comme le précise Olivier Auguste dans l’Opinion : "les primaires renforcent la dynamique sondagière. Autrement dit, on y choisit moins un candidat pour ses propositions, ses convictions, sa personnalité ou son parcours que parce qu'il semble avoir le plus de chances de l'emporter dans les enquêtes d'opinion. Le paradoxe, c'est que les sondages ne sont jamais aussi fragiles qu'en matière de primaire, ce scrutin particulier où le corps électoral est inconnu avant le jour du vote. Au lieu de s'en remettre à cette méthode assez aléatoire, il est donc plus pertinent de faire sa sélection au regard des programmes" Du débat d’idées plutôt qu’un combat de catch…