Chaque matin, Emmanuel Duteil fait le point sur l'actualité économique.
On a eu ce mardi soir la prévision de croissance de l'Insee, on note une petite décélération.
Investissement tonique et consommation en demi-teinte, c'est le titre retenu par l’Insee. Ce n'est pas super funky mais c'est un institut de statistiques. Alors concrètement ça veut dire quoi ? Selon l'institut, la croissance va rester dynamique dans les mois à venir mais, effectivement, un peu moins qu'à la fin de l'année. La fin de l'année pourrait même avoir été une sorte de point haut selon l'Insee. Cette croissance va être tirée par l'investissement des entreprises. Ça veut dire par l'achat de machines notamment. L'Insee le dit, les entreprises ont besoin d'augmenter leur capacité de production. Ça c'est une bonne nouvelle, ça veut dire que les carnets de commandes continuent de se remplir.
Donc les entreprises vont investir mais pourquoi la consommation va-t-elle être en demi-teinte ?
Parce que tout ce que l'on est un petit moins confiant sur l'évolution de notre pouvoir d'achat. Une partie des retraités a vu sa CSG augmenter, les salariés n'ont pas encore vu d'évolution notable pour le moment de la baisse des cotisations sur leurs fiches de salaire, la baisse de la taxe d'habitation n'est pas non plus une réalité dans nos porte-monnaie et même si ça rebaisse un peu, le plein de carburant coûte un peu plus cher à cause des taxes liées à la fiscalité verte. On peut aussi ajouter la hausse des cigarettes. Donc, du coup, l'heure n'est pas aux grosses dépenses qui boostent fortement la croissance. Surtout que dans le même temps, l'immobilier qui a bondit ces dernières années va se stabiliser à des niveaux élevés. Donc, là aussi, ça va moins soutenir la croissance.
Et côté emploi, que prévoit l'Insee ?
Ils sont un peu embêtés. Il y a quelques semaines, le taux de chômage pour 2017 a reculé de façon massive à la surprise générale et, on peut le reconnaitre, de façon un peu inexpliquée à la fin de l'année. L'Insee s'attend donc à une petite correction, autrement dit une petite remontée du taux de chômage en début d'année puis à nouveau une petite baisse. Bref, on s'oriente plus vers une stabilisation du marché de l'emploi.
Mais ça parait fou au moment où l'on parle de pénurie de main d'œuvre.
C'est un fait, une entreprise sur trois n'arrive pas à recruter faute de main d'œuvre. Mais le problème c'est toujours le même c'est que l'on a pas formé les personnels à ces métiers. On ne s'invente donc pas digital manager ou chaudronnier comme ça. Un gros plan est lancé mais les effets vont mettre du temps à se voir. C'est ce qui explique la prudence de sioux du gouvernement sur cette question de l'emploi.