Chaque matin, Emmanuel Duteil fait le point sur l'actualité économique.
Ce jeudi, Emmanuel Duteil parle football.
Emmanuel Duteil a veillé pour regarder Real Madrid-Juventus de Turin et Bayern de Munich-FC Séville. Pourquoi? Parce qu’il surveillait son portefeuille boursier comme le lait sur le feu.
Quel est le rapport ?
Plusieurs gros clubs européens sont cotés en bourse. Les actionnaires de la Roma ont été au moins aussi heureux ce mercredi que les plus fervents spectateurs du Stadio Olympico mardi. On peut, là aussi, parler de véritable "rimonta". L'action a gagné environ 20% ce mercredi, ce qui a fait bondir d'un coup les statistiques du troisième du championnat italien. Grâce à cette victoire totalement surprise, l'action gagne 20% environ sur cinq ans et 30% environ sur un an. Ce qui est assez marrant c'est que si les matchs étaient joués pendant les heures d'ouverture de la bourse, on pourrait assurément suivre les buts en direct en fonction de l'évolution de l'action. Et force est de constater que les investisseurs ont parfois le nez creux, l'action de la Juvintus n'était pas en grande forme ce mercredi, pas grand monde semblait croire à une deuxième rimonta. Peut-être que les joueurs avaient cela en tête au moment de quasiment réussir l'impossible. En tout cas, ça pourrait être dur pour l'action ce jeudi.
Mais globalement est-ce un bon placement les clubs de foot ?
C'est assez compliqué d'en faire une généralité parce qu'il y a une minorité de clubs cotés en bourse mais on y trouve des grands noms du football européen. On a par exemple l'Ajax d'Amsterdam, Manchester United ou Lyon en France. Quand on regarde dans le détail l'action de Lyon justement, elle prend plus de 40% sur cinq ans mais elle s'est effondrée depuis son introduction en bourse. L'indice Stoxx Europe Football, qui suit les clubs de foot cotés en bourse, performe bien moins que les autres indices. Tous les experts le disent c'est un secteur très risqué. Un site spécialisé a bien résumé la situation : la bourse n'est pas le terrain de jeu préféré des clubs de foot.
Comment ça s'explique ?
Les salaires des joueurs sont toujours plus élevés et les résultats sportifs sont par définition très imprévisibles, la compétition n'a jamais été aussi rude. Tous les milliardaires aux poches bien pleines qui rachètent des clubs dépensent sans compter. Difficile pour les clubs cotés en bourse de résister. Ces dépenses folles ne collent vraiment pas très bien avec la bourse. Du coup selon les spécialistes, les clubs cotés n'ont qu'une solution : être gérés comme une entreprise et diversifier leurs activités. Plus facile à dire qu'à faire !