Chaque matin, Emmanuel Duteil fait le point sur l'actualité économique.
En ce week-end de Pâques, il va y avoir plusieurs conflits sociaux.
En effet, il y a les conflits emblématiques. On parle beaucoup de la grève à la SNCF, ça va être la galère mardi et mercredi prochain et ce n'est surement que le début d'une longue série. Il y a la grève chez Air France ce vendredi. Là aussi, c'est très suivie avec un quart des vols annulés. Mais il y a aussi des conflits dans des entreprises dont on parle peut être moins. Ce samedi, par exemple, ça va être très tendu chez Carrefour. Les syndicats ont appelé à une grève générale. Selon eux, des magasins pourraient être totalement fermés ou bloqués.
Mais à chaque fois ce sont des revendications bien différentes ?
C'est certain ! À la SNCF, c'est la question de la réforme qui pose problème. Chez Air France, les salariés qui se sont serrés la ceinture veulent un rattrapage salarial. Ils demandent 6% d'augmentation de salaire. Impensable dit la direction. La situation parait très bloquée et deux autres journées de grève sont d'ores et déjà programmées la semaine prochaine. Le dialogue social est catastrophique chez Air France. Il y a vraiment une incompréhension totale des deux côtés. La direction le dit, de telles augmentations mettraient en péril l'avenir de la compagnie. Dans les couloirs des ministères, on soutient et on se pose la question mais qui demande 6% d'augmentation ?
Et chez Carrefour quelle est la raison de la grève ?
Les syndicats emmenés principalement par FO sont remontés depuis des semaines contre le gros plan de suppression de postes annoncé en janvier par Alexandre Bompard, le nouveau patron de l'entreprise. Ils demandent au minimum une amélioration de ce plan de départs et sont vent debout contre la réduction du plan de participation. Ils étaient habitués à ce que ça représente un mois de salaire, la direction propose 50 euros selon eux pour cette année. La direction a annoncé que ça pourrait être un peu compensé mais ça ne suffit pas à calmer les esprits.
Ces mouvements pourraient-ils avoir un petit impact économique ?
En effet, du côté de l'Umih qui est un l'une des grosses fédérations de l'hôtellerie et de la restauration, on s'inquiète. Ils disent constater un recul de 10% du taux d’occupation pour le mois d’avril. Selon eux, cette baisse représentent une perte de 150 millions d’euros pour l’hôtellerie. Ils estiment aussi que pour les mois de mai et juin, les demandes de réservation sont à l’arrêt en ce moment. Et puis conséquences un peu inattendues et non chiffrable, les jours de grève pourraient doper le télétravail et donc réduire les dépenses par exemple dans les boulangeries ou restaurants des zones d'activité. Ce qui est sûr, c'est que les grèves dans les transports notamment n'aident pas non plus à renforcer l'attractivité de la destination France à un moment où les touristes étrangers sont pourtant fortement de retour.