Afghanistan : une photo provoque une chaîne de solidarité

Jahantab Ahmadi, Afghanistan, Yahya Erfan / AFP 1280 5:14
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SAISON 2017 - 2018

La photo d'une étudiante en cours avec son bébé est devenue un symbole. Une chaîne de solidarité s'est mise en place.

On va d’abord en Afghanistan, où la volonté des femmes à étudier force l’admiration. Si on en parle ce soir, c’est à cause d’une photo qui a fait le tour du monde. Elle a provoqué une chaîne de solidarité…

Oui, c’est la photo d’une étudiante de 25 ans qui passe un examen d’entrée dans une fac du centre du pays, et que beaucoup ont trouvée très inspirante. C’était il y a dix jours, la photo a été prise par un professeur qui surveillait ces rangées de pupitres alignés dans une grande cour de terre battue. On y voit des jeunes qui planchent, de dos. Mais Jahantab Ahmadi, c’est le nom de cette jeune femme, elle, travaille par terre, à l’ombre de la chaise d’une autre étudiante. Crayon dans la main droite, des feuilles un peu partout autour d’elle et surtout au milieu de ses jambes repliées en tailleur, un bébé semble dormir. C’est pour calmer les pleurs de sa fille de quelques mois que la jeune femme s’est installée comme ça.

Donc c'est devenu un symbole, cette photo ?

Exactement. D’autant plus que Jahantab avait fait neuf heures de voyage dont deux heures de marche en montagne pour arriver à l’université. Elle et son mari sont fermiers dans un petit village, ils ont trois enfants. Elle avait dû arrêter ses études à 18 ans, avant la fac, par manque de moyens. Mais elle voulait vraiment les reprendre, pour devenir doctoresse et aider les femmes de sa communauté. Elle a réussi l’examen mais n’a pas les moyens, en revanche, de payer ses études. La magie de cette photo a fait le reste. Grâce à des militants et une cagnotte en ligne, 14.000 dollars ont été récoltés en quelques jours. Jahantab étudiera finalement à Kaboul, où elle sera logée avec sa famille.

Ça reste difficile, l’accès à l’éducation pour les filles, là-bas ?

C’est globalement difficile. Le taux d’alphabétisation est parmi les plus bas au monde, environ 36 %. Mais oui, c’est encore plus dur pour les filles. Samedi dernier, c’était la rentrée des classes après de grandes vacances : huit millions d’enfants sont retournés à l’école. Mais trois millions et demi d’autres sont restés chez eux à cause de la pauvreté, du manque d’écoles et de profs. Le président afghan promet la construction de 6.000 bâtiments dans les deux ans à venir. Mais c’est aussi la violence qui freine l’éducation dans le pays. Les civils, y compris les écoliers, sont souvent pris pour cibles. Et pour les filles en particulier, étudier dans des régions tenues par les talibans ou l’Etat islamique devient mission impossible. 85% des enfants qui ne vont pas à l’école sont des filles.

On va au Japon maintenant. Vous savez que c’est "Sakura", c’est-à-dire le temps des cerisiers en fleurs. Bernard Delattre, vous êtes à Tokyo pour Europe 1. La fête est un peu gâchée cette année. C’est même pire puisqu’on dit que les cerisiers japonais sont menacés de disparition !

Oui car un parasite est en train de les dévorer. C'est un petit coléoptère de 4 centimètres de long. Tout noir mais avec un thorax écarlate, d'où son nom : le "longicorne à col rouge." Il est arrivé au Japon dans des cargaisons de bois importées par bateau de pays d'Asie comme la Chine, le Vietnam ou la Mongolie – où il est endémique. Ce coléoptère pond ses larves - un millier par femelle ! - sous l'écorce des cerisiers. Puis, pendant plusieurs mois, le temps d'arriver à maturité, ces larves dévorent l'intérieur des troncs. Résultat, les arbres dépérissent inexorablement et on n'a pas le choix, il faut les abattre.

C’est dans tout le Japon ?

Pas encore, mais les scientifiques nippons viennent de lancer un cri d'alarme car il a déjà colonisé huit régions. Et on le voit à l’œil nu à Tokyo par exemple, cette année, beaucoup de cerisiers sont mal en point. Et le Japon peine à trouver une solution. Pulvériser un insecticide, à titre préventif, sur les millions d'arbres du Japon serait désastreux pour l'environnement. L'alternative serait de brûler les cerisiers dès qu'ils sont attaqués, pour tuer les larves avant qu’elles ne se propagent. Mais d’abord elles sont difficiles à détecter et abattre un cerisier alors qu'il n'a pas encore dépéri, ce serait évidemment un crève-cœur pour les Japonais.

Donc ça risque de gâcher "Sakura", et "Sakura" c’est une institution, non ?

Ah oui ! Ici, les journaux télévisés informent chaque jour de l'état d'avancement de la floraison - parce que les dates varient d'une région à l'autre. Quand les cerisiers éclosent, les employés prennent congé pour aller les voir et poser un jour de congé, dans ce pays, ce n'est vraiment pas facile. Souvent, ils vont les admirer après avoir revêtu leurs plus beaux vêtements traditionnels, le kimono. Et sous les arbres, à longueur de journées et jusque très tard le soir, ils pique-niquent et font la fête. C'est vraiment tout un pays qui s'émerveille du spectacle et célèbre l'arrivée du printemps.

En bref, la nouvelle star du basket américain a 98 ans et se nomme Sœur Jean !

Et depuis hier, aux Etats-Unis, on peut trouver des tee-shirts, des chaussettes et même des figurines à son effigie ! Sœur Jean Dolores-Schmidt est l'aumônière de l'équipe universitaire de basket "Loyola University Chicago Ramblers" ! Une grande fan de basket, qui suit tous les matches avec ferveur depuis le bord du terrain dans son fauteuil roulant. Elle encourage les joueurs et leur donne même des conseils de jeu ! Et comme l’équipe des Loyola Chicago Ramblers cartonne et se retrouve en finale du tournoi national universitaire, la popularité de Sœur Jean est montée en flèche. L’Amérique adore notamment son culot. A un journaliste qui lui disait qu’elle était une "sensation nationale", elle a répondu : "Si je peux vous corriger : internationale."