Disparue à l'âge de trois ans, une Chinoise de 27 ans a été retrouvée 24 ans plus tard. Son père n'avait jamais perdu espoir de la retrouver.
D’abord une histoire incroyable. C’est celle d’une petite Chinoise disparue à l’âge de trois ans, et qui vient d’être retrouvée, 24 ans plus tard. C’est un scénario de film !
Et on commencerait à raconter ce film par la fin, cet "happy end" : des retrouvailles qui ont eu lieu hier à Chengdu, la grande ville du centre-ouest de la Chine. C’est l’image émouvante d’une jeune femme de 27 ans qui vient de descendre de l’avion et pleure en serrant sa mère dans ses bras. C’est la cohue autour d’elles, toute la presse est là, ainsi qu’une foule d’anonymes. Il faut dire que cette histoire improbable a ému tout le pays. Le père n’a jamais cessé de croire qu’il pouvait retrouver sa fille. Il est là, le scénario du film.
Oui parce qu’il y a 24 ans, la petite disparaît à cause de quelques minutes d’inattention !
Oui le couple vend des fruits sur un étal en bord de route, dans cette ville de Chengdu. Et un jour d’affluence, Monsieur Wang manque de pièces pour pouvoir rendre la monnaie à un client. Il file en chercher auprès d’un voisin et quand il revient, sa petite fille de trois ans, Qifeng, a disparu. Le couple commence alors à remuer ciel et terre, pendant des années ils achètent des encarts de pub dans les journaux. Quand internet se démocratise ils s’en servent aussi pour lancer des appels. Jamais ils ne déménagent, "au cas où" la fillette les chercherait. Et même en 2015, Monsieur Wang devient taxi. Sa fille doit avoir 21 ans, peut-être prendra-t-elle sa voiture, se dit le papa, qui par ailleurs distribue à chaque client des tracts avec la seule photo qu’il a. Celle de la petite sœur, qui ressemble beaucoup à Qifeng.
Le tournant de l’histoire, c’est la rencontre avec un portraitiste qui travaille pour la police…
Frappé par la détermination de ce père, l’artiste réalise un dessin, qui représente ce que pourrait être devenue la petite fille. C’était l’an dernier. Le portrait est partagé massivement en ligne. Et le miracle se produit. A des milliers de kilomètres de là, Qifeng se reconnait. Et elle se signale. D’ailleurs, depuis qu’elle a été adoptée à trois ans, trouvée sur le bord d’une route à Chengdu, elle s’appelle Kang Ying. Mais c’est bien elle. La même petite cicatrice sur le front, et surtout le même ADN. Elle a reparlé pour la première fois à ses parents lundi. Elle les a retrouvés hier, ainsi qu’une sœur et un frère. Elle leur a présenté son mari et ses deux enfants. The END. Ça fait du bien une histoire comme ça, de temps en temps !
Moins riant, on va aller au Caire où la police du président Sissi ne fait pas de quartier quand il s’agit d’empêcher les journalistes de raconter les dessous de la dernière présidentielle. Elle a débarqué hier soir dans une rédaction et a placé le rédacteur en chef en garde à vue. Ariane Lavrilleux, vous êtes correspondante d’Europe 1 en Egypte. Qu’est-ce que qui a déclenché cette descente ?
Il est reproché au journal Masr al Arabia d’avoir diffusé des "fausses nouvelles". En fait, la rédaction s’est contentée de republier un article du New York Times sur l’élection qui vient d’avoir lieu en Egypte. Vous savez que le président a été réélu avec 97% des voix. Et le New York Times y racontait que des soutiens du président al-Sissi avaient offert quelques euros, ou de la nourriture à des électeurs pauvres, en échange de leur participation au scrutin parce que c’était ça l’unique enjeu de cette élection présidentielle. Comme Sissi était sûr d’être réélu, la plupart des Egyptiens ne voulait pas se déplacer.
Et elles (les autorités) n’ont pas protesté auprès du journal américain ?
Alors si, elles ont protesté, accusé le journal américain de répandre de fausses informations. Mais la plupart des médias étrangers ont raconté les mêmes scènes. Beaucoup ont interviewé des électeurs qui ont reçu des cadeaux ou subi diverses pressions de leur employeur pour aller voter (c’est mon cas aussi). Mais il n’y a que deux journaux égyptiens qui ont osé l’écrire : Masr al arabia, perquisitionné donc hier, et Al Masry Al Yom, c’est l’équivalent du Parisien. Et ce quotidien vient d’être condamné à payer une amende de 7.000 euros pour son article "L’Etat pousse les électeurs vers les bureaux de vote".
Donc la pression sur les journalistes ne baisse pas ?
Et non pas du tout. Avant les élections, près de 400 sites internet d’ONG, de médias, étaient bloqués en Egypte. C’était le cas de Masr al arabia mais cette censure ne suffit plus aux autorités. Une nouvelle loi est en préparation aussi pour criminaliser toute critique de la police et de l’armée.
En bref, en basket américain, dimanche soir, les supporters de Cleveland ont hué leur équipe… alors qu’elle venait de gagner !
Oui mais le score était de 98 à 87, contre Dallas. Alors oui, c’est largement gagné, mais les supporters ont été privé du "bonus nuggets" ! Vous ne connaissez pas ? C’est un partenariat avec une chaîne de fast-food. Si les Cleveland Cavaliers gagnent avec 100 points à domicile, c’est "tournée de nuggets gratuits" pour tout le monde. Or, à 19 secondes de la fin, l’équipe avait le ballon, sur un rebond. Elle n’a pas tenté sa chance, par respect pour les adversaires qui avaient déjà perdu.