Les réfugiés nord-coréens sont très perturbés quand ils arrivent en Corée du Sud. Des écoles et des associations les aident à s'adapter à cette nouvelle vie.
On vous emmène ce soir en Corée du Sud, en pleine effervescence évidemment avant un éventuel sommet entre Donald Trump et Kim Jong-un. Il est toujours question qu’il ait lieu mais ça change tous les jours. En tout cas nous, on s’intéresse ce soir au sort des transfuges nord-coréens. Pas facile pour eux de s’adapter au sud…
Non, ce n’est pas le nirvana, contrairement à ce qu’on pourrait penser. Ça peut même être assez bouleversant voire perturbant, à lire les témoignages de ceux qui arrivent au bout de ce périple-là. On leur racontait depuis leur enfance qu’ils vivaient dans le meilleur pays du monde, le plus riche. Quand ils en sortent, la légende s’écroule, et tout leur semble bizarre. Le flot des voitures, les immeubles… mais d’abord la langue. Depuis 70 ans que les deux parties de la péninsule sont séparées à hauteur du 38ème parallèle, les dialectes ont évolué différemment. Les Coréens du sud et du nord ne se comprennent pas forcément, et en tout cas les seconds gardent un accent très typique et souvent moqué. Ils sont un peu considérés comme les "ploucs du nord". Et puis il faut apprendre à vivre dans cette civilisation moderne, surtout à Séoul.
Il y a des écoles pour ça ?
Oui pour les plus jeunes. Des écoles qui essayent à la fois de les aider à rattraper les enseignements classiques et notamment le niveau de langue, mais qui leur apprennent aussi comment fonctionne le quotidien : internet, une carte bleue, le téléphone portable, comment se repérer sur un plan de métro… Ce sont des endroits où on les écoute également. La photo d’une grenouille dans un cours de biologie est l’occasion de réaliser que certains d’entre eux en mangeaient, en Corée du Nord. Pas seulement les cuisses mais toute la grenouille, pour conjurer la faim. Et pour les réfugiés adultes, il existe des associations qui les accompagnent. Au départ c’est pour des choses toutes simples, comme prendre un ascenseur ou se servir d’un lave-vaisselle.
Mais ils sont soutenus par l’Etat sud-coréen ?
Absolument. Le ministère de l’Unification leur donne à peu près 6.000 euros pour s’installer. Plus un subside la première année, une allocation logement. On les aide à trouver un travail. Pourtant ce qui ressort de tous les témoignages qu’on peut lire, c’est ce sentiment d’isolement qui perdure. Ceux du Nord se sentent souvent méprisés par leurs voisins du Sud, qui les accueillent. Depuis la fin de la guerre de Corée en 1953, on estime qu’ils sont environ 30.000 à s’être enfui de leur prison à ciel ouvert pour gagner Séoul. Majoritairement depuis la grande famine de 95. Et ils sont sans doute beaucoup plus nombreux en Chine, passage obligé. Et désormais ces réfugiés se disent que, peut-être, ils verront la réunification des deux Corées de leur vivant.
Et puis on avait envie d’aller à Sheffield, dans le nord de l’Angleterre, faire connaissance avec le nouveau maire. Vous allez voir que c’est quelqu’un. Anaïs Cordoba, vous êtes en Angleterre pour Europe 1. Il est jeune (28 ans), il est Vert (écolo), il est noir aussi, car il vient de Somalie et il sait faire parler de lui !
Oui, à commencer par sa photo d’investiture, qui a fait le tour du monde. Magid Magid pose accroupi sur la colonne de la rampe d’un grand escalier de la mairie, la lourde chaîne en or de maire au cou, et des docs martens aux pieds.
Un peu avant, il avait imposé "La marche impériale" de Star Wars comme musique de cérémonie officielle et effectivement dans les rues de Sheffield, beaucoup se retournent sur ce jeune maire surprenant, noir et musulman, qui se balade toujours avec sa casquette à l’envers.
Tout ça n’a pas commencé comme un conte de fée, j’imagine…
Non, il est arrivé à Sheffield avec sa mère et ses cinq frères et sœurs à l’âge de cinq ans. Il venait d’un camp de réfugiés en Ethiopie et ne parlait pas un mot d’anglais. A l’adolescence, il fait partie d’un gang. Mais un déclic se produit quand il a 17 ans, il se passionne pour la nature. Magid Magid étudie alors la zoologie aquatique à l’université et travaille à l’usine douze heures par jour pour se payer un voyage en Tanzanie et faire l’ascension du Kilimandjaro. Il prend goût à la politique en devenant président d’une association étudiante. C’est la montée de Ukip, parti d’extrême droite anglais qui le décide finalement à se lancer en 2014. Il intègre les verts et se fait élire conseiller municipal.
On a l’impression qu’il veut marquer son passage à la mairie en tout cas.
Oui il veut jouer de son influence de maire, un rôle largement honorifique en Angleterre, pour impliquer les jeunes dans la vie civique. Il vient d’engager un "poète officiel", et planifie à la mairie des sessions libres de chant / poème et pizza gratuite pour les jeunes. "Je veux en faire 'the place to be'", a-t-il déclaré. Il veut aussi lever 120.000 euros pour les associations locales et il a déjà quelques idées pour collecter des fonds, comme l’organisation d’un concours du plus long hug qui pourrait rentrer dans le Guinness des records.
En bref, un distributeur américain de jeux vidéo a annoncé le retrait d'un jeu de son catalogue. Un jeu qui s’appelait "Active shooter"…
Ce jeu simulait une fusillade en milieu scolaire. Vous l’avez compris, le joueur se transformait en tireur. Il pouvait choisir d’être le meurtrier ou les policiers d’intervention, pour cinq ou six dollars. Le jeu devait être lancé la semaine prochaine. Mais c’était sans compter la mobilisation des familles et amis d’élèves tués par balles dans des écoles aux Etats-Unis : 200.000 signatures pour exiger le retrait d'"Active shooter". L’indécence a apparemment des limites dans ce pays qui connait, en moyenne, une fusillade en milieu scolaire par semaine.