Starbucks est dans la tourmente depuis quelques jours aux Etats-Unis. L'enseigne est accusée de racisme après l'arrestation de deux Afro-américains par la police dans une de ses boutiques à Philadelphie, simplement parce qu'ils n'avaient rien commandé.
Direction d'abord les Etats-Unis, où l'enseigne Starbucks est dans la tempête, accusée de maltraiter ses clients. C'est parti comment cette affaire ?
C'est parti d'un café Starbucks de Philadelphie, en Pennsylvanie. Il y a quelques jours, six policiers font irruption dans le café, ils se dirigent vers deux clients, au fond de la salle. Deux garçons entre 25 et 30 ans. Ils les menottent, calmement, les sortent du café, devant les yeux ébahis des autres clients alors que les deux garçons n'avaient visiblement rien fait. Rien du tout, même pas commandé un café ! Et c'est bien ce qui leur est reproché, d'être restés là, sans rien commander et même d'avoir demandé à aller aux toilettes. Cette histoire va loin, une cliente du café a filmé la scène de l'arrestation.
On entend un autre client du café dire : "C'est ridicule", "ils n'ont rien fait." Les deux garçons menottés, eux, expliquent qu'ils attendaient un ami, pour un rendez-vous d'affaires, un troisième garçon, quand la serveuse a appelé la police. Et voilà l'élément qu'il vous manque : ces deux hommes de 25-30 ans sont des Afro-américains, ils sont Noirs ! Et la cliente qui a filmé la scène, s'indigne : "Tous les autres Blancs se demandent pourquoi ça ne nous est jamais arrivé quand on fait la même chose", c'est à dire attendre que tout le monde soit là pour commander.
Et les policiers ? Qu'est-ce qu'ils disent ?
Eh bien les policiers, ils sont soutenus par leur hiérarchie. Le chef de la police de Philadelphie affirme que ses hommes ont "bien agi", qu'ils ont demandé aux deux jeunes de quitter les lieux à plusieurs reprises avant de les menotter.
Et qu'est-ce qui s'est passé, suite à cette arrestation ?
Eh bien il y a eu une vague d'indignation, des manifestations avec des banderoles qui disaient : "Le café c'est noir, pas blond !" Et puis des appels au boycott de Starbucks. C'est remonté jusqu'au directeur général de la chaîne qui a présenté des excuses publiques. Il dit vouloir rencontrer les deux hommes arrêtés. Et plus haut encore dans la hiérarchie, le fondateur de Starbucks, Howard Schultz, a diligenté une enquête interne. Le maire de Philadelphie en personne s'en mêle. Il a demandé à une commission de regarder de plus près la formation des employés de Starbucks et les règlements internes. Il se dit "bouleversé" par ce qui "est l'exemple même de la discrimination raciale en 2018". Au moment même où l'Amérique célèbre les 50 ans de la mort de Martin Luther King.
On part maintenant dans le pays au monde qui compte le plus grand nombre de centenaires. Et même dans ses rangs, le doyen de l'humanité, 112 ans. Et ce pays, c'est le Japon. Bernard Delattre, vous êtes à Tokyo pour Europe 1. Le revers de la longévité, malheureusement, c'est la sénilité. Et les Japonais cherchent activement des solutions.
Oui comme ce réseau de "pharmacies référentes" qui vient d'être lancé. Sur leur vitrine, des stickers, style manga, invitent gentiment les passants à demander conseil s'ils remarquent que, dans leur vie quotidienne, ils commencent à avoir du mal à retrouver leurs lunettes ou leurs clés, à bien comprendre le feuilleton télé ou une recette de cuisine. Dans ces officines, ils trouveront un guichet dédié, des dépliants d'information avec les adresses utiles, ainsi que l'écoute de pharmaciens formés à la détection de la sénilité. Par ailleurs, il est prévu de former 10.000 professionnels de santé et 12 millions de particuliers à la manière d'assister ces seniors dans leur vie quotidienne.
Les Japonais sont vraiment les plus âgés du monde ?
Oui, 28% de la population est âgée, c’est un record. Et cinq millions de ces "vieux Japonais" n'ont plus toute leur tête. Figurez-vous qu'ici, 15.000 petits vieux disparaissent dans la nature chaque année, soit 40 par jour. C’est beaucoup ! Typiquement, ce sont des seniors qui sortent faire un tour puis qui, désorientés, finissent par se perdre.
Mais on les retrouve, non ?
Neuf fois sur dix, oui. Mais, chaque année, plus de 500 sont découverts morts ou sont portés disparus. C'est pourquoi, de plus en plus souvent, ici, on équipe les seniors d'un GPS qui les géolocalise en temps réel. Ou alors, d'un émetteur Bluetooth qui les rend détectables par les personnes qu'ils croisent et qui ont téléchargé une application spéciale sur leur smartphone. On a aussi créé des petites étiquettes d'un centimètre carré munies d'un QR Code. Elles se collent sur l'ongle et permettent d'identifier ces petits vieux.
En bref, aux Pays-Bas, des riverains font interdire une autoroute chantante...
Oui, vous savez quand les voitures se déportent un peu trop sur la droite et mordent les bandes rugueuses. Aux Pays-Bas, ça ne fait pas seulement du bruit, comme sur certaines routes de France, mais on entend en plus une note de musique différente sur chaque bande. Et pour entendre la musique, il faut ralentir jusqu'à atteindre 60 km/h. Enfin, sur cette route expérimentale inaugurée la semaine dernière. Sauf que pour les riverains, c'était une "torture psychologique". La route a tenu un jour. Coût de l'opération : 80.000 euros.