Mongolie : le juteux business anti-pollution à Oulan-Bator

Oulan-Bator, Mongolie, pollution, AFP 1280 5:45
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SAISON 2017 - 2018, modifié à

Face à l'épais brouillard gris-brun qui recouvre Oulan-Bator, capitale la plus froide et la plus polluée au monde, un juteux business se développe, promettant aux Mongols de lutter contre les effets du "smog" sur la santé.

On va revenir d’abord sur ce chiffre qui nous a beaucoup frappé ce matin, chiffre de l’OMS selon lequel 7 millions de personnes mourraient chaque année des suites de la pollution. Beaucoup en Asie du sud-est. En Mongolie, à Oulan Bator, la situation est telle qu’on a commencé à vendre des cocktails à l’oxygène !

C’est un business qui se porte très bien dans la capitale mongole. Dans les supermarchés d’Etat vous pouvez acheter, pour moins de deux euros, des petites bombes aérosols bleues sur lesquelles est écrit : "L’air, c’est la vie." Un joli slogan. Le petit aérosol est équipé d’une sorte de paille, que vous glissez dans un jus de fruit. Vous appuyez, et hop, vous obtenez un cocktail aéré, oxygéné. Des pubs prétendent qu’une seule de ces boissons équivaut à une marche de trois heures en forêt. Vous avez aussi des machines, comme des machines à café mais celles-là mettent de l’oxygène dans vos breuvages. On en trouve notamment en pharmacie, ce qui laisse croire aux habitants d’Oulan-Bator que c’est médicalement validé.

Alors que ça ne l’est pas…

Evidemment non. Et l’OMS met en garde contre ces soi-disant bénéfices. D’autant qu’Oulan-Bator a gagné le titre de capitale la plus polluée au monde, devant New-Dehli et Pékin. En tout cas pendant les mois d’hiver. Avec des températures à moins 20, moins 30 et les deux tiers de la ville qui sont en fait des bidonvilles de tentes, des yourtes chauffées au mieux avec un mauvais charbon (un million de tonnes de charbon brûlé chaque année) et les plus pauvres, qui n’ont pas les moyens d’en acheter, se chauffent en brûlant des pneus et des déchets plastiques. Résultat, en janvier le gouvernement a mesuré la quantité de particules fines dans l’air. La pollution était 133 fois au-dessus de la limite fixée par l’OMS.

On imagine que les conséquences sur la santé des habitants sont catastrophiques…

Bien-sûr. Imaginez : on détecte des pneumonies chez des nouveau-nés de deux jours. Il est probable que leurs bronches aient souffert in utéro. Selon l’UNICEF, c’est la deuxième cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans. Ceux qui le peuvent, installent des purificateurs d’air chez eux. Et le gouvernement, la semaine dernière, a annoncé sa décision d’interdire d’ici 2019 la combustion de charbon de mauvaise qualité dans la capitale. Ce qui semble totalement illusoire en l’état actuel des équipements et de la pauvreté des habitants. Aujourd’hui, 80% de la pollution de la ville est due à ces poêles domestiques.

Et puis un épisode supplémentaire de la chasse aux "fake news"... ça se passe en Egypte, où le président a été réélu il y a un mois avec 97% des voix. Ariane Lavrilleux, une loi est en préparation pour interdire les erreurs de prévisions météos ! Pourquoi ?

La semaine dernière il y a eu des pluies extraordinaires en Egypte pendant deux jours. A tel point que des rues se sont transformées en torrent, des bâtiments ont été abîmés, fissurés, notamment dans les quartiers résidentiels de la bourgeoisie censés être solides. Ça a fait scandale. Ces habitants qui d’habitude soutiennent le régime ont accusé les autorités d’incompétence, d’absence d’anticipation, et des membres de l’administration ont été mis à pied.

Donc c'est la faute des prévisionnistes de la météo ?

Exactement ! Les autorités se sont insurgées contre les faux bulletins météo, les "fake météo" ! Selon eux la solution aux problèmes naturels, ce n’est pas de s’y préparer mais d’autoriser uniquement les prévisions de l’agence gouvernementale, le "météo Egypte". C’est pas la première fois que les autorités se défaussent comme ça. En 2015, à Alexandrie, elles avaient accusé les frères musulmans d’avoir aggravé les inondations alors que c’était dû à l’absence d’égouts performants.

Ce n'est pas la première loi qui vise à placer les médias sous contrôle…

Oui l’objectif n’est pas d’avoir des bulletins météo plus scientifique mais bien de poursuivre la mise sous tutelle des médias. Le mois dernier, les autorités se sont donné le droit de fermer tout site qui mettrait en danger l’économie ou la sécurité nationale. L’Egypte est déjà une des plus grandes prisons du monde pour journalistes avec une trentaine derrière les barreaux. Et c’est devenu de plus en plus difficile de savoir quelles sont les lignes rouges car tout, même la météo, peut être interprété comme une volonté de nuire à l’Egypte.

En bref, une image est virale en ce moment au Venezuela : la photo du chèque d’indemnités de départ d’une cardiologue.

Un chèque de plus de 150.000 bolivars ! Ça semble beaucoup comme ça, mais c’est à peine de quoi se payer un café à Caracas, environ 20 centimes de dollar au marché noir. Le Docteurr Yolanda Abreu a démissionné d’un hôpital de Caracas et voilà le montant de ses indemnités, qu’elle a partagé sur Twitter. Encore une illustration du désastre économique subi par les Vénézuéliens. L'inflation prévue cette année par le FMI est de 13.800%.

Hier, au Japon, 60 personnes ont passé deux heures la tête en bas !

Dans un grand parc d’attraction d’Osaka, le Flying Dinosaur s’élance. C’est une sorte de Grand 8 avec cinq looping, qui monte à 46 mètres de haut. Ça va vite et puis ça s’arrête, presque tout en haut. Les 60 personnes sont tête en bas, visage face au sol, suspendues dans le vide (et bien harnachés heureusement) à 30 mètres de haut. Ils sont donc finalement descendus par une passerelle mais oui, ça a duré deux heures !