Benoît Hamon victorieux, le changement de banque facilité et "Par amour" de Valérie Tong Cuong

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SAISON 2016 - 2017

Elisabeth Assayag, Nicolas Carreau et Marion Calais font le point sur l'actualité du jour.

 

Marion Calais, la presse régionale

A la Une, la victoire de Benoit Hamon à la primaire de la gauche... 

C'est "La nouvelle gauche" pour Var Matin. "Le plus dur commence" pour le Courrier de l'Ouest. C'est "La victoire du frondeur" pour Vosges Matin. "A gauche toute" titre de son côté Le Télégramme : 60% pour l'ancien ministre de l'Éducation en Bretagne. La Bretagne, dont il a fait sa terre d'élection il y a de ça plusieurs années. D'ailleurs, à Brest où il est né, où il a fait ses études, le vainqueur de la primaire a recueilli 67% des suffrages. "On sentait qu'il voulait aller loin" se souviennent ces anciens camarades dans Ouest France.

Et sur les terres de celle qui l'a fait entrer à son cabinet, au ministère de l'Emploi en 1997, sur les terres de Martine Aubry, Benoit Hamon arrive aussi en tête : 76% à Lille assure La Voix du Nord. Pour le Journal de Saône-et-Loire, la formule "Hamontebourg" l'a emporté. Il faut dire qu'en Saône-et-Loire, dans le département d'Arnaud Montebourg, Benoit Hamon est en tête dans 140 bureaux sur 142. Le report des voix est clair. Comme à Juif : au 1er tour, 100% des voix pour Montebourg. Hier, avec une participation quasiment identique, Benoit Hamon a tout raflé... sauf une voix, récoltée par Manuel Valls.

La personnalité du jour est un automobiliste qui n'a peur de rien...

Ni peur des gendarmes, ni des courants d'air, ni des explications bidons ! C'était la semaine dernière en Moselle, près de Phalsbourg. Vous vous rappelez sans doute des températures glaciales d'alors. Il restait même encore un peu de neige dans les champs. Eh bien, peu importe, notre automobiliste a pris le volant de sa voiture qui n'avait ni portière, ni coffre, ni feu arrière, ni pare choc. Son véhicule était totalement désossé. Des images que la gendarmerie a elle-même diffusé sur les réseaux sociaux, soulignant que pas moins de 7 infractions avaient été relevées. Ça parait presque peu quand on voit ce qu'il reste de la voiture. Et vous savez quelle explication le conducteur a donné ? On la trouve dans l'Est Républicain. Il a argué que la peinture n'était pas sèche ! Voilà pourquoi il a conduit une voiture désossée.

Elisabeth Assayag, la conso

Ce matin vous nous parlez de changer de banque. C'est vrai qu'on y a tous pensé mais on ne le fait pas toujours. Mais ça va être plus facile d'ici quelques jours...

Oui à partir du 6 février, changer de banque va être beaucoup plus simple. Et cela va réjouir les 56% de Français qui sont mécontents de leur banque d'après une étude de Fortuneo. D'abord toutes les démarches seront prises en charge par la banque que vous aurez choisi. La nouvelle banque. En gros tout sera automatisé, c'est la nouvelle banque qui prend tout en charge gratuitement.

Avant toute démarche, il faut ouvrir un nouveau compte, et une preuve pour justifier vos revenus. Autre point important, la nouvelle banque ne traîne pas : elle  devra recueillir un récapitulatif de toutes les opérations depuis 13 mois et ensuite elle a 5 jours pour donner vos nouvelles coordonnées bancaires aux services concernés, ceux qui vous prélèvent de l'argent. Ça va nous ouvrir des possibilités car d'après une étude Boursorama, 4% des Français ont changé de banque lors de ces douze derniers mois, et a peine 13% en 3 ans !

Mais changer de banque va nous faire faire des économies ?

Bien sûr. Les tarifs bancaires se renouvellent chaque année. Donc en ayant la possibilité de changer de banque facilement, vous pourrez choisir la banque qui vous semble la moins chère selon votre situation financière du moment. D'ailleurs les tarifs bancaires ont augmenté dans l'ensemble de 1,7% cette année. Pour près de la moitié des Français, ce sont les frais bancaires qui seront la principale motivation du changement.

Donc le rapport à la banque n'est plus le même. C'est fini le banquier à qui on confiait son argent et qui intervenait dans toutes les décisions majeures de la vie. Aujourd'hui, près de 60% des Français pensent que la banque pensent plus à son intérêt qu'à celui du client. Le conseiller est de moins en moins perçu comme indispensable.

Donc vous êtes en train de nous dire que ce sont les banques en ligne qui vont tirer leur épingle du jeu...

Sans aucun doute puisque ce sont les banques les moins chères aujourd'hui. Donc vu que les démarches vont être simplifiées cela risque d'être du pain béni pour les banques en ligne. D'après une récente étude, c'est 190 euros d'économie par an quand on choisi une banque en ligne. Il faudra donc que les banques plus traditionnelle s'adaptent et alignent leur tarif.

 

Nicolas Carreau, le livre du jour

Nicolas, vous avez lu ce weekend Par amour, de Valérie Tong Cuong.

Oui. Ça commence par une fuite. Nous sommes au Havre. Les Allemands arrivent. Deux jeunes femmes, Emélie et Muguette, dont les maris sont sur le front, doivent quitter la ville. Avec elles : Lucie et Jean, les enfants d’Emélie et Joseph et Marline, les enfants de Muguette. C’est la panique ! Toutes les routes sont encombrées. Et puis, il faut prendre le bac pour sortir du Havre. Sept kilomètres de bouchons : il faut attendre, dormir à même le sol, avec les enfants, avec la peur d’être rattrapé par les boches ! C’est un épisode très bien décrit, à croire que l’auteure l’a vécu.

Oui. Mais si c’est en juin 40, ce sera bientôt la capitulation…

Exactement. Retour au Havre donc. Soulagé un peu, mais déshonoré aussi. Le maréchal a signé l’armistice. Le mari d’Emélie, Joffre, revient à la maison. Evidemment, ce n’est plus tout à fait le même homme. C’est un roman extrêmement documenté. Un roman sur ce que c’est que de vivre sous l’occupation, surtout au Havre. Bombardée, défigurée par les bombes, y compris celles des alliés ! Mais on ne reste pas qu’au Havre. On part en Algérie aussi, avec deux des enfants, je ne peux pas tout vous dévoiler.

Mais je vous en parle, parce que c’est aussi une histoire d’éloignement, de déchirement des familles. Comment la guerre change les hommes, les gens… Ce que c’est qu’être un enfant pendant la guerre. Comment la vie reprend le dessus aussi, ce n’est pas un roman pessimiste. Cela dit, c’est un peu quand même un ascenseur émotionnel. L’intrigue ne vous laisse pas tranquille. Il y a beaucoup de moments où l’on s’agrippe aux pages. D’autant que la narration est polyphonique. A chaque chapitre, on change de point de vue. C’est Muguette qui raconte, puis Emélie, puis Joffre, puis les enfants et ça alterne, et on cerne l’histoire et les sentiments en intégrant les différents points de vue. C’est très bien fait.